jeudi 20 février 2014

Fin de partie...

Voilà, bien rentrée, je détaillerai ce dernier point ultérieurement car voici plus de 50 heures que je n'ai pas dormi et je suis revenue avec une énorme toux et un horrible zona, donc repos...

A bientôt!

samedi 15 février 2014

Bain avec les Dieux

Il y a des événements comme ça, qui semblent tomber du ciel... du Ciel... et pour Cause... en conséquence lorsque cela arrive, ça fait aïe, ça fait du bruit, ça fait du monde, ça fait de la chaleur, ça fait suer... ça fait du bien, ça fait du mal, ça fait beaucoup de saletés...quand d'un seul coup, l'événement semble n'avoir été qu'un mirage tant il fut abrupt et violent comme un éclair...  Les notions de temps, d'espace, de travail, de condensation et de joie chez les indiens sont assez surprenantes pour un occidental toujours un peu à l'ouest même après 5 mois sur place. A côté, Diwali et Pongal c'était de la gnognotte, à part Diwali tout de même que j'ai détesté avec le summum du bruit et des pétards...

Bref, depuis quelques jours, des forains venus des montagnes- je l'ai su après- s'étaient installés dans le quartier avec beaucoup de matériel recouvert par des bâches. Très pauvres visiblement, très sales, enfants nus aux problèmes de peau, cheveux ébouriffés, pouilleux- ( plus que la norme ici...) .Fait divers, je me suis retrouvée à passer devant un chat tué, égorgé... évidemment choquée, mal et malheureuse, mais pas plus après raisonnement que devant tout animal maltraité, tué, exploité...

Ces forains se sont mis à fabriquer des lanceurs de cailloux pour faire fuir les corbeaux: grand commerce ici et je peux le concevoir vue l'invasion- logique vu qu'ils sont nourris en permanence. Ils sont gras et dodus, je me dis que certains doivent aussi en faire une fricassée.. ( mais ne l'espère pas non plus...)

Puis d'une demi-journée à l'autre, un bateau "pirate" a émergé, puis le soir même, un second... 

Le surlendemain je n'arrivais presque plus à passer dans la rue, des stands en construction partout, et de grands échafaudages élevés en bord de mer.

C'est vendredi, jour de la Saint-Valentin et me voici réveillée à 5 heures du matin par des mantras serinés dans les hygiaphones posés ici Et là, et là et ici c'est à dire partout.... je me suis habillée, assoiffée car sans eau, sans monnaie et vu que personne dans le quartier n'accepte 500 rps pour une bouteille d'eau j'étais plus que mal, et sans rien dans le ventre car je ne stocke rien dans ma chambre... J'ai appris que mon cours de yoga était annulé... drame! Bref, je n'avais que l'errance que je connais bien pour battre ma semelle et le temps dans la même foulée.

J'ai eu comme un coup au coeur en sortant: marée humaine... impossible de prendre le vélo, je suis refoulée en bord de mer...  heure de tout: lever de soleil, sortie des humains, travail des pêcheurs, et water partie avec les...( petit suspense)





Trop de monde pour ma carcasse, mon cerveau, je déglutis, respire un bon coup et vite pour ne pas m'effondrer, je me tourne vers la mer pour respirer! Un peu...





Donc water partie avec les... Dieux... my God! Car oui, c'est la fête des Dieux, tous fabriqués en carton pâte, recouverts de milliers de fleurs, de billets aussi souvent, ils sont tous sortis de leur temple d'origine et après avoir traversé la ville, ils arrivent pour se blottir chacun dans un petit hangar privé avec leurs brahmanes attitrés et dévots déjà présents avec leurs paniers de coco, bananes, lait, fleurs à leur offrir...

Bien là, le hasard m'a propulsée au premier rang et vu que j'étais de toute façon bloquée pour un moment, j'ai court-circuité mon cerveau et je me suis fondue dans la masse ( enfin en m'entourant de ma bulle protectrice car j'étais à deux doigts de tomber dans les pommes et totalement déshydratée... allez, un effort,ce n'était pas la mer à boire ( mieux vaut éviter ici!)) Ça va, une vague arrivée par l'arrière m'a bien réveillée et messieurs les policiers étaient morts de rire... ah ah! Ça m'apprendra à les photographier sans leur demander leur autorisation.


Donc voilà, jour de la Saint-Valentin, moi je me suis payée une super GOD'party!


















 
J'ai particulièrement aimé ma rencontre animalière qui m'a valu une frayeur car au moment où j'en photographiais un de face, ce dernier a été détaché et a fait un sacré bon de côté avec ses cornes vers moi: ils sont assez nerveux ceux-là! Pas forcément heureux de leur sort non plus...






 J'ai beaucoup aimé cette petite fille sur le char...


Et la divinité spéciale enfants et babies qui m'a fait plutôt rire... mais bon, je lui ai quand même fait un clin d'oeil car je sais que la vie m'a donné un rôle auprès de ces derniers, à défaut d'en avoir moi-même... mais peut-être que cette rencontre était un présage ? A voir... je n'ai pas fait d'offrandes: j'aurai dû.. elle aurait accepté mes 500 roupies... elle.


Bon j'en ai un qui m'a fait un clin d'oeil! C'est bon signe et sans rancune!

Evidemment là, ça paraît très simple, bon enfant... sauf qu'il y avait aussi le son à fond plus les musiciens qui n'hésitaient pas à me planter leurs instruments à vent directement dans les oreilles pour rire ! Ah ah ! 








Chaque Dieu enfin parqué, les indiens après avoir fait leurs rituels, se sont pour beaucoup jetés dans l'eau avec leurs offrandes, du feu,qui pour prier, qui pour jouer... Assez impressionnant, surtout une petite série que j'ai adorée où j'ai bien cru qu'ils allaient noyer un brahmane plutôt téméraire mais qui apparemment ne savait pas trop nager! 










Ce qui est amusant, c'est qu'un ami m'avait envoyé un message pour me prévenir que c'était le jour de cette célébration, mais je n'ai jamais mon portable sur moi, et il a réussi à me trouver dans la masse! Faut le faire, cela dit, pas beaucoup de blancs ! 

Donc j'ai pu acheter de l'eau: alleluïa! 

Nous avons ensuite retrouvé le chemin de ma rue pour tenter une traversée à deux en jouant des coudes... Là, petits vendeurs de toute sorte, distribution de repas gratuits et ça ressemblait plutôt à une meute d'indiens affamés qui jetaient ensuite la moitié par terre, pour les Dieux je suppose, les animaux, pour nos pieds... Faites riZette ! Mais bon, c'était très intéressant de voir ce marché gigantesque installé en quelques heures avec des frigos transportés à dos d'homme, des tonnes de pastèques, fruits, légumes, objets religieux, avions airbus en plastique, jeux en plastique horribles de toutes les couleurs, plumes de paon ( symbole national mais gare aux fesses, ils doivent courir vite ici pour garder leur parure!), objets kitsch en tout genre, alimentation junk food partout... la vraie fête indienne ! 

 



Fête des enfants, des adultes enfants aussi: tatouages hyper douloureux dans la rue ( j'ai cru qu'un enfant allait tomber dans les pommes de douleur), manèges à gogo! 






J'ai réussi à sortir un peu de la masse, et j'ai trouvé une petite soeur, bercée par la poésie de l'horizon, calme et vacillante, les cheveux au vent... enfin... une... comme moi...



Voilà, un petit raccourci de ce début de journée... l'après-midi était juste... pire, les gens de la ville se sont rajoutés à la foule, les divinités sont sorties de leur enclos et étaient baladées dans les petites rues et pas moyen d'aller d'une rue à une autre en vélo... pourtant c'est ce que je devais faire pour me rendre au Hall de Olaf Van Cleef qui présentait ses dernières oeuvres avant de partir à Calcutta. Après beaucoup de coups, de bleus aux jambes, d'engueulade des gens car j'avais mon deux roues, j'ai réussi à percer la masse, totalement épuisée... Heureusement je m'étais trompée d'heure, donc je  suis arrivée à 14h30 au lieu de 16h, ce qui m'a valu encore un temps d'échange magique avec cette belle personne, tout en admirant en solitaire ses magnifiques nouveautés... généreusement créées et généreuses...

Pour le retour, j'ai trouvé comment me faufiler dans des ruelles d'un quartier arrière, j'ai donc découvert une nouvelle piste pour l'année suivante! 
Merci le hasard ... et la nécessité...

J'ai eu besoin de récupérer le soir, et ce matin, je me suis levée à 5h toute seule, je suis partie errer à nouveau en bord de mer, à l'heure où il fait bon, horizon étincelant et ouvrant l'imaginaire, terre réalité et déprimée où il ne reste que des traces malheureusement humaines d'un "fast" qui ne durera pas longtemps...La pollution humaine est terrible. Une artiste actuellement tous les jours ramasse des ordures avec un masque de diable pour sensibiliser... on peut toujours essayer, moi je pensais lancer le trip "basket bin" pour les jeunes et les vieux! Si c'est rigolo ça peut fonctionner, si c'est trop moralo, bof, je crois que ça n'atteindra pas grand monde... enfin on peut espérer...



Alors je garde en tête ce qui est beau, coloré, comme des peintures à venir, musique et poésie au coeur...d'un jour particulier...de Saint Valentin...
Merci la vie...

La vie, la poésie, l'envie, la pose ici...


Olaf Van Cleef ( une de mes préférées...)