jeudi 26 décembre 2013

Voyage intérieur

Les lectures sont le socle de mes journées. Même ici, on ne me traite plus comme une touriste: les vendeurs m'annoncent un faux prix devant les "touristes", et par derrière me rendent l'argent qui correspond aux non touristes... du délire!

Bref, ce matin j'ouvre la journée avec une petite vidéo...faut oser, j'ose.


Et un petit poème:

La terre doit se transformer pour égaler le Ciel,
Ou le Ciel descendre en l'état mortel de la terre.
Mais pour qu'un changement spirituel si vaste puisse être,
Sortant de la grotte mystique du coeur de l'homme
La psyché céleste doit retirer son voile
Et pénétrer dans les salles encombrées de la nature ordinaire,
Se tenir découverte à l'avant de cette nature
Et gouverner ses pensées, et emplir le corps et la vie. 


Sri Aurobindo, livre VII, chant 2

mercredi 25 décembre 2013

renouer avec les traditions

Voilà, il faut le dire: c'est NOOOOOOËËËLLLL ! Sous les tropiques aussiiiiiiiiiii!

Alors comment s'est passée ma petite journée?

Tout d'abord, j'ai joué le père Noël car j'avais acheté des petits cadeaux pour les enfants de mes amis qui vivent pauvrement. Je savais que la pâte à modeler que je leur avait donnée au départ les avait vraiment bien occupés par temps de pluie, donc j'ai acheté un kit contenant plusieurs pots de couleurs. Quand je suis passée devant la petite maison en feuilles, le grand-père et la grand-mère étaient assis dehors comme d'habitude. Lourdes, mon amie qui est indienne catholique facilement repérable avec son prénom, n'était pas là. J'ai pensé donné le cadeau au grand-père mais un enfant est sorti en me tournant dans les pattes... j'ai donc fait des signes pour le faire rentrer mais il a compris qu'il devait aller chercher son papa, le mari de Lourdes. Petite scène amusante car il est sorti avec l'enfant, et quand j'ai essayé de lui faire comprendre de faire rentrer l'enfant, il a cru que c'était pour lui aussi et sans rebellion il est retourné dans sa case! J'ai dû l'appeler en riant et en lui montrant le cadeau pour les enfants! Jamais je n'aurais pensé avoir une telle autorité! On a ri, puis je suis repartie.

J'avais acheté aussi un petit bracelet pour mon amie allemande et une petite couverture absorbante avec deux biberons sans BPA pour la maman qui vit dehors avec son bébé. Malheureusement, ou heureusement plutôt, il se pourrait qu'elle ait trouvé un lieu un peu plus confortable pour sa famille, car cela fait deux jours que je ne la vois plus en achetant mes cocos. Je lui donnerai plus tard et si je ne la revois pas, il y a une pouponnière pas loin, donc ça atterrira là.



Je me régale toujours à mes deux points cocos où je fais le tour du monde des rencontres. Aujourd'hui, c'était avec un vieux japonais mais vraiment excellent: habillé très traditionnellement, le visage très marqué, rieur, ses sandales en bois, avec un petit béret, clope à la main qui m'a d'abord regardée prendre ma noix. Je lui ai souris, il m'a souri, puis il a traversé la route et a pris aussi une coco. Il a hélé une autre japonaise en face de la route, tout aussi simple que lui, très souriante aussi et nous avons partagé un temps de silence en sourire, heureux de siffloter ce nectar. Ils étaient accompagnés d'un indien qui est venu me faire la causette et j'ai été surprise d'apprendre que ce vieux monsieur en fait vient à Auroville depuis 25 ans et qu'il est ... protestant! 
Je ne savais pas que les japonais pouvaient l'être. Du coup, il y a eu un échange amusant avec traductions multiples: moi je pensais en français, parlais anglais, la vendeuse attendait le tamoul, l'indien arrivait à expliquer au japonais ce que je disais qui traduisait en japonais à son amie. Bref, j'ai adoré ce moment! j'aurais vraiment voulu pour le coup le prendre en photo mais encore une fois, mon appareil photo reste coincé... problème de conscience que de voler ces instants si vivants et de les arrêter. Pour moi ça a été un cadeau du jour! 

Le soir du 24, à 18h, une petite soirée très traditionnelle mais ô combien structurée, conviviale et structurante a eu lieu à la guest house.

Quelques images de l'avant-scène: 




Je suis allée me remplir mes bouteilles de jus de coco pour ma soirée et je me suis préparée simplement, au rythme des vagues de l'océan:



Et hop, direction les lumières: des lieux, des coeurs, des yeux...




Je suis descendue une des dernières, je pensais que nous allions être en petit comité, mais non, la salle de séjour était pleine!Ça m'a pétrifiée, je me suis assise d'abord sur les escaliers. 

C'était assez amusant, nous étions dans le noir, avec des petits lumignons partout. On nous a distribué des chants de Noël en anglais et en latin que nous avons chanté en alternant avec des contes qui nous étaient racontés. Hélàs, je n'en ai compris qu'un, le seul que j'avais lu! En fait, j'ai du mal quand même à suivre de longs textes oraux en anglais. Par écrit c'est assez limpide mais j'ai vite décroché, me laissant juste bercée par la douce atmosphère. Par contre, j'ai chanté! 



Je me suis rapprochée pour la seconde partie et j'ai bien fait!

Nous avons eu la lecture d'un long poème de Sri Aurobindo issu de Savitri,et là, étrangement, l'anglais m'a paru d'une facilité déconcertante: je m'aperçois d'ailleurs que je rentre dans les écrits de Sri Aurobindo beaucoup plus facilement que dans ceux de Mother car Sri A. utilise des images qui pour beaucoup restent hermétiques, mais pas pour moi qui suis habituée à lire énormément de poésie. Puis je ne sais pas, j'ai un lien plus étroit avec Sri A. qu'avec Mother qui me laisse parfois un peu sur ma "faim"... J'ai du mal parfois avec ce qui tient du discours ordinaire, même si le fond ne l'est pour le coup, pas du tout...

Bref, la traversée des ténèbres, de la mort, le long parcours pour échapper aux forces de l'Ignorance jusqu'à l'accès à une lumière de plus en plus puissante m'a bouleversée...

Mais le plus fort a été la partie musicale qui a illustré le poème. La soeur de Régina, la gérante de l'ashram nous a tous scotchés avec trois instruments de la famille des drums, qu'elle maîtrise avec une perfection hallucinante! On était clairement dans les tréfonds de l'Inconscient, j'ai suivi tout le processus de progression, on entendait les courses des forces malignes dans les couloirs de l'Inconscient...une énergie, une volonté pour échapper à une condition première.. enfin c'était à la fois diabolique puis symbolique, une merveille!!! 



Après un temps de méditation qui s'est imposé à la suite de ce bouquet final, les lumières ont été rallumées et un petit goûter offert: un mélange de plantes et un gâteau. Je n'ai rien pris, j'ai tenté de goûter le thé même sans sucre mais j'ai détesté le contact du chaud et même le goût.. j'aurais préféré... des fruits! Mais j'ai profité de la sérénité des lieux... Petit cliché amusant: les indiens ont froid dès que les températures descendent en-dessous de 25 degré et hommes comme femmes, portent dans les maisons et dans la rue, des petits bonnets liés sous la tête, tricotés, en laine... je trouve ça très drôle...



Une amie japonaise qui vient se détoxiner loin de son île, m'a laissé un petit mot, que j'ai trouvé adorable sur une petite feuille avec Blanche-Neige! 



Je m'aperçois que l'anglais des autres n'est pas forcément meilleur que le mien donc ça me rassure aussi!

J'ai fini ma soirée seule, tranquille, à manger ma salade crue... mais comme d'habitude... elle n'est pas passée. Je digère tout très mal, sauf le jus de coco et la chair, donc j'arrive progressivement à une mono-diète..;

Ce matin, c'était le Noël pour les enfants du quartier qui ont l'habitude d'avoir des activités dans la guest-house tous les dimanches matins. 

Force est de constater que globalement ils n'aiment pas les gâteaux et chocolats dégueulasses qu'on leur a servi, à part un ou deux mais encore, pas vraiment de plaisir  à déguster lisible sur leur visage. Je les ai sentis déçus du contenu. Personnellement, je suis sûr qu'ils auraient été plus gais et heureux avec une petite assiette de dattes, fruits doux, quelques grains de grenades.... 
Mais bon, ça a été quand même un moment de don, d'amour, et de partage... ça me fait quand même penser à la pomme empoisonnée de Blanche-neige pour le coup...sauf que là, le poison n'est pas dans le fruit...




Voilà nos petits Pères-Noël indiens! 





Voilà, je pense aller cet après-midi à une démonstration des élèves de l'ashram pour cette fête à laquelle je suis également conviée. Je verrai, j'ai beaucoup de mal à aller en ce moment dans des lieux où il y a beaucoup de monde...



Je termine ce petit topic en partageant la citation de Mother que je lis plusieurs fois par jour en descendant les escaliers:



Et encore, un joyeux Noël à tous!

Renouer avec le coeur



L'être émotif des animaux est souvent plus psychique que celui de l'homme qui peut être très insensible. On a vu récemment des photographies d'une tigresse apprivoisée qui avait vécu dans une famille et a ensuite été donnée à un zoo. L'expression de tristesse sur le visage de la tigresse dans sa cage, à la fois douce et tragiquement poignante, est d'une intensité à briser le coeur. 

Sri Aurobindo

sort des animaux du zoo de Surabaya

pétition urgente à signer Là (clic clic)

Certains tentent de sauver une espèce mais il y a toujours un...mais...un cobaye...qui n'a pas le choix autre que celui de l'HOMME...

Mieux qu'un zoo, mais moi ça me déchire l'âme...


 


samedi 21 décembre 2013

Photo virtuelle

J'ai beaucoup de mal à sortir mon appareil photo en ce moment, pour plusieurs raisons... Mais la plus grande c'est que la vie m'apparaît actuellement uniquement vivante dans le mouvement... et moi, je bouge très peu, bloquée dans un corps un peu lourd de changements multiples.

Quand je sors au soleil, quand je vois les magnifiques sourires s'ouvrir, les femmes aux saris multicolores debout sur les murets en train de cueillir leurs fleurs, les grands-pères qui s'amusent avec leurs petites filles sur les genoux, juste une ficelle aux fesses, les hommes se laver devant l'océan dans leurs baquets en ferraille, les pêcheurs qui dénouent leurs filets le long de la route, les chiens qui dorment sur les tas de sable ou se traînent lamentablement au milieu des routes avec une, voire deux pattes cassées, la vache prête à vêler qui bloque toute la circulation, les routes trouées qui font se croiser sur dix centimètres de large les piétons pieds nus, les vélos écaillés, les motos portant une famille tout entière au retour de l'école, les rickshaw à pédales bleu et vert enrubannés de fleurs rouges aux toiles déchirées, le tout enrobé dans une odeur de détritus, un nuage de sable rouge, une symphonie de klaxons et de marteaux piqueurs... je n'arrive tout simplement pas à comprendre comment une photo pourrait donner la dimension de l'effervescence qui me submerge pour le meilleur et pour le pire. Je ne veux pas voler la vie. Pourtant parfois... mais ça devient plus rare... comme un besoin de prouver que je ne vis pas en huis-clos avec moi-même aux gens d'ailleurs... Je suis partie: "tu veux voir les photos?"... Mais les mots, les mots, les émotions qui ressurgissent en racontant, les mouvements qui reviennent... tout ça, ce n'est pas mieux à partager? Et si tu veux voir et entendre, et sentir cela ou à ta manière... FLY!

Alors je mémorise tout, au moindre détail... j'aurais envie de partager ce que je vois, ce que je ressens de magique parfois, mais j'ai tant besoin de laisser vivre les gens dans un quotidien qui ne sera jamais le mien, que je n'arrive plus à croire que ce que je donnerai à voir permettra à ceux qui verront de s'imaginer ce que c'est que rester plusieurs mois ou plus dans un même endroit en acceptant de ne pas y faire grand chose, sauf de se glisser un peu dans ce quotidien sans le prendre pour sien, sans le phagocyter pour ensuite l'occidentaliser.

Ma vie est petite en ce moment dans les temps et les espaces de rencontre: me nourrir... de tout...de rien surtout... le plus dur à accepter... 

Oui, le temps se dilate... diaboliquement... y-a-t-il un temps indien? Combien de temps l'été indien dure-t-il? Où sont passées les minutes et les secondes? L'effroyable répétition du quotidien oblige à chercher en soi ce qui peut germer et créer... 

En attendant, je continue mes coconuts parties, mes papayes ( j'en ai une overdose tous les soirs) et mes jeux de couleurs... J'ai volé deux images à un enfant... j'ai eu honte en les faisant...



Aujourd'hui j'étais Miss Blue! 


Et bien, ça m'a complètement endormie... j'ai remis mon vieux tee-shirt orange ce soir...Histoire de passer encore ma nuit en feu... à travailleur sur mon bureau, de nuit comme de jour, tout en étant peu productive tout de même... pourrait mieux faire!



Je me sens ailleurs qu'ici... Mais nulle part au final...encore dans un entre-deux lieux... incertain

Mais je progresse, j'en suis sûre...car je vis, et j'ai envie de continuer...et que ça continue ...







mardi 17 décembre 2013

Petits jus chakraï-hic!

ça se mérite!

Bon, j'intensifie ma formation de yoga, de danse, je lis de plus en plus, je sors de moins en moins... mais je pratique aussi beaucoup de healing et ça me prend du temps.

Le médecin de l'ashram est incroyable! A chaque fois que je passe devant lui pour aller déposer mes noix dans son frigo et mes avocats, je le vois me regarder... parfois il me fait juste un geste dans son transat et dessine des signes dans l'espace qui me scotchent sur place et me rendent totalement différente à la sortie...

Hier, au moment où j'entre sur la pointe des pieds, il me dit de venir m'asseoir près de lui au retour car il a quelque chose pour moi.

Je viens donc près de lui. 

Il me dit qu'il a trouvé le noeud en moi et qu'il m'a traitée ce matin et qu'il va le refaire vendredi. Il me pose une question qui est plutôt une affirmation à confirmer: droit dans le mille... et ça continue, il me bouleverse totalement, il évoque des âges, des années de ma vie mais aussi de celle d'une personne qui entre dans mon blocage... Je suis bouleversée...

Ce que je sais, c'est que ma vie s'est arrêtée quand j'avais 15 ans... J'avoue que si les signes ont commencé quelques années avant, c'est juste... mais non seulement la mienne, mais celle d'un autre...au même âge...

Cet autre, il le traite aussi... non pas à distance comme on le croit, mais en présence car il sait "y aller". Cet autre, bien plus âgé que moi... va changer dans quelques mois. Je verrai, mais c'est tellement dingue les réalités et vérités qu'il a découvertes juste en me voyant passer devant son nez...

Bref, tout cela me demande une énorme énergie qui ne me permet pas de me la jouer touriste cette année. 

Je suis entre l'involution et l'évolution, beaucoup de résistance, mais surtout je consolide au lieu d'étirer à l'infini... enfin, je consolide pour ouvrir l'Infini.

Tout doucement...

J'ouvre mes chakras, ou je constate leurs blocages... je travaille l'alignement parfait au yoga... l'ouverture petit à petit de la zone pulmonaire et je comprends combien les différents types de yogas que j'ai pratiqués avant mettaient la charrue avant les boeufs, faisant faire des asanas complexes sans aucun travail préalable, long, structurale des alignements qui permettent la circulation des énergies sans qu'elles ne soient bloquées par un corps non préparé...

Je comprends pourquoi on sort sans aucun effet d'un cours de yoga si ce n'est une petite détente, ou au contraire complètement bloqué...et que l'on arrête très vite.

Là, la drogue yogique me monte au nez...au corps...pas un jour où je ne pratique. Où j'apprends même comment le yoga doit totalement s'immiscer dans le quotidien...

Oui, ça me prend du temps... que je pense gagner au final, même si pour l'autre, je ressemble plus à un ours des cavernes...



 Le chakra rouge reste faible mais je sais aussi qu'il est comme la grenade quand il peut enfin circuler au travers des autres chakras: assez violent à recevoir... du coup, je remercie mon juicer de s'être pour la énième fois cassé- avant moi- face à la puissance de cette graine qui n'a pas fini de croî(t)re...



J'ai l'habitude de vivre en mode rustine, ça devient assez mécanique de recoller les morceaux...

Bientôt je vais surtout CHANGER les morceaux!


samedi 14 décembre 2013

Réalignement, ORANGE DAY

Je ne suis pas encore passée au troisième chakras parce que lire plus vite que la musique du corps parfois je trouve que c'est un non-sens... qui dit non-sens, dit raz-de-marée, objectif trop loin, multiplication des blocages. Comprendre c'est bien, le vivre c'est mieux, aller à son rythme encore mieux.

Je résiste à tout acte de service tout simplement parce que je ne suis pas en mesure encore de gérer un temps longs en m'oubliant, déjà que je m'oublie trop souvent même si j'ai l'air focalisée sur moi. Il faut différencier nombrilisme et besoin de chercher la connaissance et les remèdes en soi pour pouvoir aussi affronter le monde, donner et partager.

Donc oui, dans cette aventure vers la regénérescence physiologique , les symptômes passés ressurgissent: les miens sont plutôt nerveux... je me plais à dire cela plutôt que mentaux, psychiques etc ... je dois accepter mes peurs, mon anxiété parce que pour l'instant je suis encore loin de l'équilibre. Mais les accepter sans les retenir, alors je profite des aides qui me sont offertes en parole ici aussi pour les exprimer et dire ensuite: c'est bon, je les ai sorties, elles ne m'appartiennent plus.

Oui, l'anxiété et les peurs sont acides, mais sont aussi des acides volatils, qui partent avec de bons exercices de respiration: avez-vous déjà tenté de parler sans respirer? La respiration accordée au son donne aussi une vibration qui permet de lancer cette colère comme un pavé: y'en a marre!

Et si en face,on a un miroir d'empathie, de sourire, d'accueil, de non jugement, de main sur l'épaule, d'encouragement, de spiritualité, de certitude que l'enlightment- je ne trouve pas le mot français équivalent avec la racine lumière...- permet le changement, et bien on prend confiance dans la parole offerte, comme un service finalement. Car oui, chacun est capable d'empathie vis à vis de la souffrance de l'autre car tout le monde a ses propres luttes "intestines", et comme elles sont différentes elles permettent aussi de ne pas s'identifier à l'autre et plutôt de jeter une "corde sensible" de libération commune. Parfois cela remue de trouver des personnes en face inflexibles, qui ne cèdent pas: " tu peux changer, ce que tu dis est faux, tu n'es pas ça, tu vas y arriver, le passé c'est fini...." 

On a envie de mettre des résistance, de dire qu'on a déjà tenté mille fois, mais l'autre ne cède pas: car cet autre à ce moment pratique le healing et a décidé de contre-carrer ton cerveau gauche, celui qui analyse, résiste... et empêche la communication avec le cerveau droit qui ne demande qu'une chose: se déployer et lâcher ses souffles de liberté, de créativité, d'immensité et de paix... 


Je m'appuie aussi sur les lectures de Sri Aurobindo et de Mother ainsi que de livres concrets avec des asanas de yoga qui soutiennent le processus d'élimination de ces perturbations nerveuses.




Hier, j'ai vraiment cru que j'allais me lâcher sur les noix de cajous bio que je me suis achetée et que j'avais confiées à l'allemande de la guest house. La malheureuse, pensant que j'en aurais envie à midi me les avais remises dans ma boîte! J'ai failli me jeter dessus de rage en les apercevant. J'ai réussi à n'en manger que 6-7 et j'ai filé chez le doc de l'ashram pour les lâcher dans le frigidaire. Et là, il m'a demandé depuis son transat où il se repose et attend les patients: " comment ça va aujourd'hui?" 

J'ai dit que je luttais beaucoup- avec l'ange- et que j'étais épuisée de ne pas dormir.
Il m'a arrêtée de loin sur place, et nous sommes restés givrés, les yeux dans les yeux. et là, il est reparti à écrire des phrases dans les airs avec ses mains... je me sentais bizarre, totalement sous l'effet d'un air épais et signifiant... apaisée, alourdie... 

J'ai dormi... 9 heures.... des mois, des années que ça ne m'était pas arrivée...

J'en suis ... heureuse...

Je commence ma journée sous le signe de la mise en pratique du second chakras. Orange orange intégrale pour le yoga intégral.

Bonne journée et bons jus à tous!




Je file donner une séance de réflexologie dans la guest house pour les coincés du dos: servir le divin c'est bien mais avec ses limites!

Légumes contre viande dans la tradition indienne AUSSI




jeudi 12 décembre 2013

Motivée

Juste que c'est sportif d'aller chercher sa pitance de noix de coco sous la tempête et la mousson en vélo, plein vent, plein de trous, de boue... mais ça se mérite le plaisir et le retour petit à petit d'une énergie attendue!

Meilleure nuit, mois de brûlure: j'y crois!




  

La vendeuse n'a pas su me sélectionner une noix avec de la chair donc j'ai pris trois jus... mais la prochaine fois elle m'a promis que j'aurai de quoi mâchonner!

Plus ça va, plus je deviens addict et moins le reste me donne envie! Si j'arrive à me faire un régime coco pendant quelques jours ça sera pour moi le PARADIS!
Et mon estomac me remerciera je pense!

mercredi 11 décembre 2013

Healthier

Mais insomniaque... je pense vraiment que la cause est clairement WIFI: comment expliquer que depuis que j'ai changé de chambre je ne dorme pas? Avant je ne captais pas le wifi, là, oui...

Autre chose, j'essaie de suivre le défi vivrecru et de stopper bien entendu mes crises qui étaient revenues avec aussi les douleurs de l'oesophage: la journée ça va, je prends juste du kombucha le matin, deux cocos fraîches le midi avec une belle papaye, et le soir c'est la cata. Alors que je ne mange qu'une grosse salade de feuilles vertes avec de l'avocat et quelques graines que je laisse à la clinique de l'ashram pour ne pas tout manger d'un coup avec deux trois fruits doux, et bien je mets la nuit entière pour MAL digérer. En clair, je souffre d'une dyspepsie majeure et je ne peux pas rester allongée sinon je régurgite tout comme un bébé. Les quelques fois où je me suis endormie je me suis réveillée les poumons pleins, c'est hyper angoissant et dangereux. Même en commençant mon repas à 17h 30, rien n'y fait , la nuit est blanche. Si j'avais un blender et un juicer là, je pense que je ne me nourrirais que comme cela pour tenter de calmer cette énorme inflammation qui m'inquiète depuis qu'elle dure et s'aggrave.

Pourtant je prends beaucoup d'aliments anti-ulcéreux mais rien n'y fait. 

Du coup le matin, je suis nauséeuse, pas bien du tout. Je m'accroche au yoga qui par ses postures inversées attachée à des cordes me font un bien énorme et me recharge a minima pour la journée. Les cocos fraîches me sauvent vraiment la vie, je les digère exceptionnellement bien mais ne suis pas encore capable d'envisager la monodiète, trop fragile psychiquement encore... mais je pense que malgré moi cela va tendre vers cela, avec peut-être la papaye en plus... je verrai.

Aujourd'hui, après le yoga, j'ai enfin réussi à réserver ma chambre dans la prochaine guest house car ici, on me demande de partir le ... 1 janvier! Sympa comme choix du jour! Et malheureusement, l'autre guest house ne peut me prendre que le... 2 janvier! J'ai usé de mon humour en demandant s'ils avaient une tente pour que je dorme sur le toit, et du coup je dois repasser dans 5 jours, la dame va faire tout son possible pour que j'ai la chambre un jour avant en appelant toutes les réservations non payées à l'avance. Je suis rassurée et même si je reste avec ce "creux", je pense pouvoir squatter chez un ami qui sera de retour à cette époque en laissant mes valises dans une des deux guest houses avec un cadenas.

Bref, je suis ensuite allée chercher mes légumes et papayes bio chez ma fameuse marchande qui m'énervait au départ car pas du tout aimable, mais le temps faisant, ça y est, on a trouvé notre corde d'accord et nous arrivons à sourire, rire, et à communiquer! Ouf! J'ai eu du mal à l'apprivoiser celle-là, en tout cas, c'est la seule qui ne fait aucun compromis y compris sur 1 roupie! 

Je n'arrête pas aussi de photocopier des livres entiers introuvables en France qui me permettent d'améliorer mes connaissances en techniques naturelles. J'ai oublié de dire aussi, que le médecin de l'ashram commence à m'expliquer les techniques de Healing, et que j'apprends aussi les bases de l'EFT avec bonheur mais lentement vu mon état de fatigue généralisée.

Puis, je suis allée récupérer mes chaussures que j'ai fait faire sur mesure avec mes petits griboullis comme patron. Le gars à mis plus de 30 minutes à ajuster les lanières pour que ça me tombe parfaitement: aucun des pieds n'est pareil mais ça va à mes pieds pas pareils ! Et j'ai honte mais je me suis rappelée d'un modèle que j'avais qui me plaisait énormément il y a quelques années en France, je l'ai redessiné et j'ai choisi les cuirs ( pardon, je devrais m'arrêter d'acheter du cuir mais les autres matières pour les chaussures je ne supporte pas du tout! ). Je sens que ça va être très beau: un bleu magnifique, du violet très assorti pour des petites fleurs en cuir avec du jaune pour faire ressortir l'ensemble.

Le tailleur n'avait quant à lui pas terminé d'ajuster mon haut que j'avais acheté sur le marché ni fini la doublure de mon pantalon de l'an passé, donc je repasserai demain. J'avoue déborder largement ce que je pensais dépenser ici mais finalement je préfère me faire PLAISIR avec des choses simples et que du coup je n'achèterai pas en France à l'arrache et hors de prix, que me faire du MAL à me priver sous prétexte que cela pourrait sembler inutile. Sauf que ça ne l'est pas, j'aurai mes chaussures pour la saison prochaine et je vais donner pas mal de vêtements que j'ai amenés ici...

Tout ceci en naviguant d'un point à l'autre sous une canicule impressionnante depuis deux jours. J'ai donc été ravie de retrouver mes noix de coco.

J'avais remarqué il y a deux jours, derrière ma vendeuse, une femme et un homme avec un petit bébé de quelques semaines qui vivaient dehors. Je les avais observés en sirotant mon jus et j'avais été scotchée de la douceur avec laquelle l'homme plutôt âgé et très maigre, s'occupait du bébé en le maintenant dans ses bras: mouvements extrêmement lents, doux, regards d'une tendresse infinie, silence parfait pour ne pas réveiller le bébé... La maman, assez âgée et  tout aussi menue lui apportait de quoi le nourrir dans un biberon - 100 % lait de vache: aïe!.. ensuite ils dépliaient un vieux carton, mettaient un tissu fin dessus et emmaillotaient le bébé dedans pour qu'il dorme... J'avoue avoir été très touchée par cette scène, sous un arbre, dans un petit recoin.

Aujourd'hui, la maman était seule et m'a aperçue: je lui ai fait un petit sourire et évidemment elle est venue me voir, et nous avons tout de suite sympathisé, j'ai un peu pris le bébé dans les bras, j'ai appris qu'il avait deux mois, qu'elle ne pouvait pas allaiter. Je lui ai expliqué qu'elle pouvait lui donner du jus  et du lait de coco, que c'était très bon pour le bébé qui apparemment souffre- logique- de diarrhées. Ses ongles sont longs et sales, et sur son crâne, il y a ... des crottes de corbeau... super. Le jus de coco contient notamment de l'acide laurique que l'on retrouve dans le lait de la mère, un acide gras saturé aux propriétés immunitaires, antimicrobiennes avérées.

La marchande de coco qui parle un peu anglais lui a expliqué. La maman n'osait rien me demander mais je lui ai offert une noix de coco aussi pour partager ce moment et j'ai bien vu que cela lui a fait plaisir mais surtout du bien. 


Je vais aussi lui acheter un biberon juste pour ce jus de coco ainsi je pense qu'un petit matelas à rouler pour le bébé avec une petite couverture car les nuits sont un peu fraîches certains jours. D'ailleurs le matin, beaucoup d'indiens se baladent avec un fichu de laine sur la tête noué comme une petite mémé avec des protège-oreilles comme si on était en hiver en France! Certains enfants ont même de gros blousons avec moumoute alors qu'il doit faire plus de vingt degrés: comme quoi la nourriture chaude n'aide pas le corps à créer sa propre thermogenèse.

Bon, j'étais quand même embêtée car j'avais envie d'une deuxième noix de coco et pas trop envie d'en acheter trois à la même marchande qui fait pourtant moins cher que les autres. J'ai donc migré vers ma première marchande de l'ashram bien que plus chère, mais ça me gêne de ne plus y aller car un petit rite s'est établi depuis le début avec les conducteurs de rickshaws autour qui se demandent parfois pourquoi je ne viens plus à la même heure. Donc je me suis offert ma deuxième partie du repas, tanquille, avec les enfants assis sur les noix de coco pour manger leur repas de midi ( toujours pareil: riz blanc, sambar, pas une crudité...) Cette fois, j'ai eu un bon mélange jus et chair qui m'a permis de continuer mon rythme du midi sans avoir faim après. 



Bon, je suis rassurée, je pense qu'il me restera du stock aussi pour demain:



Vraiment, j'adore siroter sous les arbres...ça, ça me régénère! 




Par contre, grand tord de manger la papaye après: les brûlures reprennent...

Alors, je n'ai plus qu'à faire des activités calmes: enfiler des perles, mon plus gros passe-temps ici! 

COUCOUNUT!