mercredi 25 décembre 2013

renouer avec les traditions

Voilà, il faut le dire: c'est NOOOOOOËËËLLLL ! Sous les tropiques aussiiiiiiiiiii!

Alors comment s'est passée ma petite journée?

Tout d'abord, j'ai joué le père Noël car j'avais acheté des petits cadeaux pour les enfants de mes amis qui vivent pauvrement. Je savais que la pâte à modeler que je leur avait donnée au départ les avait vraiment bien occupés par temps de pluie, donc j'ai acheté un kit contenant plusieurs pots de couleurs. Quand je suis passée devant la petite maison en feuilles, le grand-père et la grand-mère étaient assis dehors comme d'habitude. Lourdes, mon amie qui est indienne catholique facilement repérable avec son prénom, n'était pas là. J'ai pensé donné le cadeau au grand-père mais un enfant est sorti en me tournant dans les pattes... j'ai donc fait des signes pour le faire rentrer mais il a compris qu'il devait aller chercher son papa, le mari de Lourdes. Petite scène amusante car il est sorti avec l'enfant, et quand j'ai essayé de lui faire comprendre de faire rentrer l'enfant, il a cru que c'était pour lui aussi et sans rebellion il est retourné dans sa case! J'ai dû l'appeler en riant et en lui montrant le cadeau pour les enfants! Jamais je n'aurais pensé avoir une telle autorité! On a ri, puis je suis repartie.

J'avais acheté aussi un petit bracelet pour mon amie allemande et une petite couverture absorbante avec deux biberons sans BPA pour la maman qui vit dehors avec son bébé. Malheureusement, ou heureusement plutôt, il se pourrait qu'elle ait trouvé un lieu un peu plus confortable pour sa famille, car cela fait deux jours que je ne la vois plus en achetant mes cocos. Je lui donnerai plus tard et si je ne la revois pas, il y a une pouponnière pas loin, donc ça atterrira là.



Je me régale toujours à mes deux points cocos où je fais le tour du monde des rencontres. Aujourd'hui, c'était avec un vieux japonais mais vraiment excellent: habillé très traditionnellement, le visage très marqué, rieur, ses sandales en bois, avec un petit béret, clope à la main qui m'a d'abord regardée prendre ma noix. Je lui ai souris, il m'a souri, puis il a traversé la route et a pris aussi une coco. Il a hélé une autre japonaise en face de la route, tout aussi simple que lui, très souriante aussi et nous avons partagé un temps de silence en sourire, heureux de siffloter ce nectar. Ils étaient accompagnés d'un indien qui est venu me faire la causette et j'ai été surprise d'apprendre que ce vieux monsieur en fait vient à Auroville depuis 25 ans et qu'il est ... protestant! 
Je ne savais pas que les japonais pouvaient l'être. Du coup, il y a eu un échange amusant avec traductions multiples: moi je pensais en français, parlais anglais, la vendeuse attendait le tamoul, l'indien arrivait à expliquer au japonais ce que je disais qui traduisait en japonais à son amie. Bref, j'ai adoré ce moment! j'aurais vraiment voulu pour le coup le prendre en photo mais encore une fois, mon appareil photo reste coincé... problème de conscience que de voler ces instants si vivants et de les arrêter. Pour moi ça a été un cadeau du jour! 

Le soir du 24, à 18h, une petite soirée très traditionnelle mais ô combien structurée, conviviale et structurante a eu lieu à la guest house.

Quelques images de l'avant-scène: 




Je suis allée me remplir mes bouteilles de jus de coco pour ma soirée et je me suis préparée simplement, au rythme des vagues de l'océan:



Et hop, direction les lumières: des lieux, des coeurs, des yeux...




Je suis descendue une des dernières, je pensais que nous allions être en petit comité, mais non, la salle de séjour était pleine!Ça m'a pétrifiée, je me suis assise d'abord sur les escaliers. 

C'était assez amusant, nous étions dans le noir, avec des petits lumignons partout. On nous a distribué des chants de Noël en anglais et en latin que nous avons chanté en alternant avec des contes qui nous étaient racontés. Hélàs, je n'en ai compris qu'un, le seul que j'avais lu! En fait, j'ai du mal quand même à suivre de longs textes oraux en anglais. Par écrit c'est assez limpide mais j'ai vite décroché, me laissant juste bercée par la douce atmosphère. Par contre, j'ai chanté! 



Je me suis rapprochée pour la seconde partie et j'ai bien fait!

Nous avons eu la lecture d'un long poème de Sri Aurobindo issu de Savitri,et là, étrangement, l'anglais m'a paru d'une facilité déconcertante: je m'aperçois d'ailleurs que je rentre dans les écrits de Sri Aurobindo beaucoup plus facilement que dans ceux de Mother car Sri A. utilise des images qui pour beaucoup restent hermétiques, mais pas pour moi qui suis habituée à lire énormément de poésie. Puis je ne sais pas, j'ai un lien plus étroit avec Sri A. qu'avec Mother qui me laisse parfois un peu sur ma "faim"... J'ai du mal parfois avec ce qui tient du discours ordinaire, même si le fond ne l'est pour le coup, pas du tout...

Bref, la traversée des ténèbres, de la mort, le long parcours pour échapper aux forces de l'Ignorance jusqu'à l'accès à une lumière de plus en plus puissante m'a bouleversée...

Mais le plus fort a été la partie musicale qui a illustré le poème. La soeur de Régina, la gérante de l'ashram nous a tous scotchés avec trois instruments de la famille des drums, qu'elle maîtrise avec une perfection hallucinante! On était clairement dans les tréfonds de l'Inconscient, j'ai suivi tout le processus de progression, on entendait les courses des forces malignes dans les couloirs de l'Inconscient...une énergie, une volonté pour échapper à une condition première.. enfin c'était à la fois diabolique puis symbolique, une merveille!!! 



Après un temps de méditation qui s'est imposé à la suite de ce bouquet final, les lumières ont été rallumées et un petit goûter offert: un mélange de plantes et un gâteau. Je n'ai rien pris, j'ai tenté de goûter le thé même sans sucre mais j'ai détesté le contact du chaud et même le goût.. j'aurais préféré... des fruits! Mais j'ai profité de la sérénité des lieux... Petit cliché amusant: les indiens ont froid dès que les températures descendent en-dessous de 25 degré et hommes comme femmes, portent dans les maisons et dans la rue, des petits bonnets liés sous la tête, tricotés, en laine... je trouve ça très drôle...



Une amie japonaise qui vient se détoxiner loin de son île, m'a laissé un petit mot, que j'ai trouvé adorable sur une petite feuille avec Blanche-Neige! 



Je m'aperçois que l'anglais des autres n'est pas forcément meilleur que le mien donc ça me rassure aussi!

J'ai fini ma soirée seule, tranquille, à manger ma salade crue... mais comme d'habitude... elle n'est pas passée. Je digère tout très mal, sauf le jus de coco et la chair, donc j'arrive progressivement à une mono-diète..;

Ce matin, c'était le Noël pour les enfants du quartier qui ont l'habitude d'avoir des activités dans la guest-house tous les dimanches matins. 

Force est de constater que globalement ils n'aiment pas les gâteaux et chocolats dégueulasses qu'on leur a servi, à part un ou deux mais encore, pas vraiment de plaisir  à déguster lisible sur leur visage. Je les ai sentis déçus du contenu. Personnellement, je suis sûr qu'ils auraient été plus gais et heureux avec une petite assiette de dattes, fruits doux, quelques grains de grenades.... 
Mais bon, ça a été quand même un moment de don, d'amour, et de partage... ça me fait quand même penser à la pomme empoisonnée de Blanche-neige pour le coup...sauf que là, le poison n'est pas dans le fruit...




Voilà nos petits Pères-Noël indiens! 





Voilà, je pense aller cet après-midi à une démonstration des élèves de l'ashram pour cette fête à laquelle je suis également conviée. Je verrai, j'ai beaucoup de mal à aller en ce moment dans des lieux où il y a beaucoup de monde...



Je termine ce petit topic en partageant la citation de Mother que je lis plusieurs fois par jour en descendant les escaliers:



Et encore, un joyeux Noël à tous!

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