dimanche 1 décembre 2013

Kitchen's room

Bon, j'ai basculé pendant trois jours à nouveau dans la bouche/boucle de l'enfer. Mes cellules malades ne ratent pas une seconde pour me rappeler de les nourrir à l'ancienne dès que ma fatigue s'intensifie.

Le problème est bien la fatigue.
Du coup, j'ai mis le pied sur stop, j'ai même sauté hors du bus de l'ashram un matin et au lieu d'aller bosser pour le divin avec les autres, j'ai marché en tongues assez longuement en respirant bien le long de l'océan. Revenue, j'ai décidé de suivre la commande de mes surrénales à plat: le repos et trouver mon propre rythme.

J'ai aussi séché l'orphelinat.
J'ai refusé deux invitations dans un restaurant dit de "gastronomie indienne": non merci...
J'ai décliné un groupe de chant autour du "Aum" qui pourtant m'aurait vraiment fait du bien, mais vu que j'étais sur un mode hypersensible, je sentais que mes émotions allaient fuser. Je préfère verser mes larmes -salvatrices- dans ma chambre...

Mais j'ai remercié ces propositions avec le coeur en expliquant dans le même lieu que mon refus était justifié.

Etonnamment, le changement de rythme m'a fait immédiatement du bien. Je savais aussi ce qu'il me fallait: des jus, des jus verts! Pour ceux qui ont du mal à suivre, allez sur le site vivrecru.org...
Je ne digère plus les salades que je me faisais et tous les fruits: trop de fibres pour une fille partie dévitalisée et ma balance potassium sodium a cessé de fonctionné ce qui m'a poussée à mes travers...qui se sont révélés intéressants pour stopper une machine qui s'emballait sans moi: je n'étais plus à ce que je faisais, même si ça semblait fait avec le coeur, je me perdais...Le côté " il faut s'oublier dans l'immensité", non merci... les bonnes âmes ne m'en voudront pas de vouloir d'abord restaurer mes fondations physiques... de toute façon rien n'est séparé. Le yoga intégral ne demande pas de religiosité ni de dévotion sans racines. Mon professeur de Yoga Ibyengar m'a même demandé de ne faire aucune méditation qui m'éloignerait de mon corps. Je me suis donc accrochée au yoga du corps et il va me proposer des asanas spécifiques à mon "état."

J'avais pourtant essayé d'écouter mon corps qui hurlait à plus de gras et de diversité dans mes salades... mais les jus, les jus...



J'ai commencé depuis quelques temps par un petit déjeuner qui me va mieux:
Kombucha fait maison par le restaurant cruvegan d'Anandi, un jus d'herbe de blé bio qui vient du Nord de l'Inde et deux trois clémentines, parfois une ou deux sapotes...Parfois j'en reste aux jus et j'ai aussi le triphala actuellement.



Ensuite, je n'ai pas cessé une seule fois d'aller acheter ma coco fraîche dont le jus est isotonique au sang, tout en mangeant la chair "fraîche"- on ne parle plus de la même chose côté veg.- Malheureusement, à chaque fois que je m'y rends en grande fragilité, paf, la vendeuse m'en offre une seconde et je n'ose refuser... et me laisse emporter... Idem, je vais acheter mes papayes et paf, la vendeuse me donne sa trentaine de bananes trop mûres! Par contre les jours où je vais bien, je n'ai pas de cadeaux endiablés! Étrange...  je dois faire carencée les jours d'orage...

Je me suis lancée aussi dans les cataplasmes d'huile de ricin sur le ventre et les surrénales, mis à part le côté gras de la chose, c'est très agréable et je crois que ça me fait directement du bien. Je continue par voie interne l'aloe vera pour cicatriser mon oesophage et j'y adjoins à chaque repas du Kokam, une plante qui non seulement m'apporte le sodium pour compenser les pertes de potassium, mais est aussi un anti-ulcéreux et agirait sur la sérotonine! Pur hasard de mon choix, j'avais choisi cet aromate pour changer du tamarin qui me brûlait la bouche et j'ai découvert par la suite que toutes les propritétés de cette plante étaient pour moi!
Ce sont les petits morceaux noirs qui ressemblent à des pruneaux que vous voyez dans mes salades. Je les fais tremper puis je bois le jus, j'en garde une partie pour la sauce et je découpe ensuite cette espèce de prune en fins morceaux.

Bref, hier je me suis reposée, j'ai fini mes dessins qui restaient inachevés, mes perles et ça m'a fait le plus grand bien.




Sans modèle, je commence à me débrouiller dans les kolam




A gauche bracelets pour les chevilles: en Inde si tu n'en portes qu'un tu es... occidentale et...ridicule.

J'ai revu aussi un ami tamul de l'an passé qui tient une boutique de confection de sacs, bijoux et autres créations, nous avons pris un pot, ça m'a fait beaucoup de bien. Il m'a présenté à sa stagiaire Sandrine qui vient de Martinique, une jeune fille très gentille, drôle qui discute de tout, vraiment, je suis ressortie enchantée de cette rencontre qui m'a demandé un petit effort pour appeler. Ça m'a donné envie de renouer avec quelques partages "mondains"! Mais étrangement, je me suis laissée guidée pour le choix du "café" et devinez où la moto de mon ami s'est arrêtée? Dans le magasin qui fait salon de thé bio, où je vais régulièrement! Comme quoi... bon, j'ai été la seule à dévier du café et du thé mais la discussion évidemment a terminé sur le...cru. Et je n'ai pas été celle qui a commencé la conversation...c'est juste grâce au jus d'orange! 

Mais je reste très fatiguée, vraiment, et si ce jour je ne vais pas encore à l'orphelinat c'est que j'en ai tout simplement pas l'énergie: je crois que le carburant n'est pas le principal, il faut recharger cette batterie, chose que je ne fais jamais, donc ça suppose du temps à ne rien faire ou à faire peu, et surtout en solo...

J'en profite pour renouer un peu avec la littérature française grâce à un livre que j'ai trouvé perdu dans la guest house: l'Etranger de Camus; Je pensais l'avoir déjà lu, mais en fait non! Ou alors ma cervelle fait défaut...vue ma difficulté à intégrer les pas de danse indienne, les chansonnettes et les mudras, je crois qu'il y a un peu de cela: mais ça tient au défaut de "charge"...

Voilà, il y a des graines qui mettent du temps à pousser et pas forcément là où l'on voudrait qu'elles poussent.

En attendant, mes graines rapportées d'Afrique ont éclos au jardin de l'ashram!







Je réédite ce message quelques heures après car je suis très heureuse d'annoncer que mon juicer manuel fonctionne très bien avec les fruits très juteux! J'ai rajouté juste une petite pomme à 500 grammes de raisin noir très mûr et j'ai obtenu avec bien moins d'effort, deux grands verres avec une texture....hum, comment dire... ça n'est pas un jus, c'est presqu'un smoothie à tomber par terre...à manger à la petite cuillère... J'ai eu l'impression de manger une compote de myrtille en fait, sauf que là, c'est cru et fait avec mes petites mains...ça fait tellement longtemps que je rêve de cela que j'ai mangé tout doucement ce qui pour moi, là, tient de la nourriture divine. Enfin, je me suis sentie...NOURRIE.

Merci le divin pour avoir mis sur mon chemin à ce prix là, ce juicer...aussi imparfait soit-il, pour moi, il est juste...parfait. Il tombe à pic pour m'éviter de ... plonger...MERCIIII !





Yummy! 

je retrouve le sourire...  bientôt l'énergie?

1 commentaire:

  1. Respecte ton rythme pour l'instant tu as raison ..Ecoute toi et profite de la nature mais cool....Je serai toi je me mettrai en quête d'un autre extracteur au cas où celui-ci te lâcherai définitivement !!! Tu parles de "l'étranger de Camus " et justement le cycle des "lettres d'Automne "à Montauban vient de se terminer et le thème était Camus ...plutôt intéressant mais pas assez "haut" en tout cas ça donne envie de relire ce superbe auteur très humaniste et révolté ... c'est bien de dire Non ...parfois ...j'ai vu aussi en pièce de théatre "les Justes" interprété par une troupe de Strasbourg ,et puis des films ,conférences, et lectures comme d'habitude ....
    Maintenant tu files doux.... les perles ... comme à la maternelle ... ça fait du bien de voir les couleurs vives sur tes dessins ça réchauffe car ici çà caille un max.. et il y en a au moins jusqu'au mois d'Avril Brrrrrrrr et Grrrrrrrrrrr ...
    B I S O U S

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