mardi 3 décembre 2013

Battre de l'aile ou battre des ailes

Alors, ici, j'apprends à surfer! Vraiment quel aventure pour tenter de se désenliser.

Premier acte: farnEANTER:
 



Donc clairement, je manquais de jus...dans tous les sens du terme: je ne pouvais plus rien digérer. Mais malheureusement, mon juicer s'est cassé dans mes mains au deuxième jour, ne supportant pas l'épreuve de la carotte mal coupée et de la patate non râpée ( oui, je mange de temps en temps de la patate crue en mélange, nickel pour faire cicatriser mon oesophage qui n'en peut plus de toutes les agressions que je lui ai fait subir.).




Avant que ça ne cède, j'ai pu me faire un verre de jus, mais le reste a fini en salade...


Et moi, en fille énervée et frustrée...

Et ça a mal tourné... ça, oui! Manivelle bloquée cassée, retour de manivelle sur la fille bloquée, cassée...

J'ai perdu des plumes, et comme un avion sans ailes, j'ai piqué du nez... rien à voir avec la nuit, je n'ai pas dormi.

Après avoir chanté en douleur " je remonte la mécanique...", j'ai disséqué l'autre mécanique à défaut de pouvoir le faire sur moi à cet instant, et j'ai vu l'os cassé! Je suis allée chercher de quoi opérer avec de la glu, et oh bonheur ! J'ai pu réparer l'oiseux de malheur! ( devenu oiseau de bonheur...)

Comme par enchantement, j'ai retrouvé le sourire et l'espoir, bien disposé à ne pas lâcher l'os... le bon, celui où l'on a de la moelle...

Un peu fatiguée le matin après ma nuit agitée, j'ai recommencé "mollement" avec un jus qui a priori ne demandait pas trop de force: pour les deux machines, et pour mon état flagada, il me fallait ça!



J'ai encore séché le jardin, car totalement incapable actuellement de renouer avec l'ashram, et la société des connus en général et sans état d'âme, car besoin de me retrouver et de savoir dans quels sabots je dois mettre mes pieds pour ne plus me saboter...

Ma matinée a été d'une grande simplicité, mon ami  partant pour la Thaïlande est passé en moto me déposer ses légumes bio...
J'ai ensuite sauté sur mon vélo, et  après m'être enfilée un jus de coco, j'ai filé au marché où j'ai acheté- tant pis pour mon porte-monnaie: de jolies perles et du fil pour mes bracelets, un porteur de repas cloche à trois étages pour aller pique-niquer, du raisin extra mûr pour ne plus tenter le dur, et un fruit incroyable et désirable qui ressemble à une petite prune tombée de la lune, avec le goût conjugué de la datte et de la coco fraîches quand elles sont de mèche. Il est possible que ça soit une variété de datte  très mûre, je n'en suis pas sûre, mais le nom en Tamoul ne m'a pas aidée à le déterminer.


J'ai fait quand même une jolie salade car j'avais besoin de mâcher, entraînée par mes mauvaises habitudes... Ode aux mâchoires... mon désespoir...
Mais je prends l'habitude de bien râper pour ne plus avoir le ventre gonflé...


Je me suis ensuite fait un sublime jus de raisin, pressé avec mes petites mains:



Mais c'était tellement bon que je l'ai bu tout rond... mais quand même à la petite cuillère qui s'est affolée la première... moi je l'ai suivie, car j'en avais trop envie!

Je me suis retrouvée à chauffer de la tête au pied! Et avec l'humidité, j'ai pu m'offrir un joli hammam et une bonne douche gelée pour me revigorer.
Mais franchement, le jus retrouvé, c'est le pied!

Je suis repartie,en fin d'après midi après avoir musardé toute la journée, récupérer un livre imprimé: je vais enfin apprendre à libérer mes chakras, surtout ceux du bas...

Puis j'ai longuement marché, le long de l'océan pour finir enivrée... et crevée.


Je me suis reconfectionné une joli salade en évitant qu'elle ne soit trop fade: j'ai laissé échapper le curcuma mais ce n'est pas grave, j'adore ça... Les couleurs, restent un bonheur...coeur et couleur  partagent quelques lettres pour le plaisir de l'être...



J'adore les carottes râpées avec le citron et la menthe fraîche, ça me donne la pêche. Le flot continue, j'ai la métaphore en sémaphore... Un peu de Kokam calme la vague de l'âme, parfois un peu amère, quand je la laisse faire.

Mon dessert fut juste parfait: un peu de raisin noir, une petite pomme sucrée à souhait, une petite clémentine qui a bonne mine, et une orange locale toujours un peu pâle. J'ai ajouté un peu de menthe hachée et quelques feuilles de cumin qu'il me restait sous la main. Le résultat était divin. 







Je l'ai savouré avec gourmandise, elle sentait terriblement bon. Une bénédiction. 

J'espère tenir bon et retrouver mes ailes car je préfère la gaité du pinson à la mort de l'espadon...

J'ai été stupéfaite pour la première fois en deux ans, de croiser autant de singes dans la rue...je crois qu'ils ont dû prendre le même bus jusqu'au terminus.

Et bien, tenez-vous bien, devinez ce qu'ils mangeaient? Non pas des feuilles vertes et des fruits du paradis, mais ... ils étaient le nez vautré dans des sacs de farine tamisée, et les mains plongées dans les stocks de riz cuits balancés... ça me rappelle l'an passé à Gingee, lieu plein de magie...le cuit semblait  les intéresser bien plus que les bananes déposées!





Mais quand je vois les chèvres lécher la colle des murs et les chiens se délecter des couches balancées, je me dis que l'être humain est vraiment "mal-sain" et est en train de faire un carnage dément dans son environnement: mieux vaut être un rat des champs que devenir un rat des villes et "débile"...

J'en arrive de plus en plus à être convaincue, que la guerre du cru va annoncer sa revanche sur le cuit: aucune inquiétude sur la pérennité de la gastronomie... plus on sera nombreux à être ces acteurs du remaniement, plus le monde pourra se redresser sainement.

Je crois sincèrement que l'équilibre peut se retrouver mais il faut auparavant lutter et résister...

Les forces cachées sont faites d'ombre et de lumière, mais l'ombre n'existe pas... elle n'est que l'absence de lumière, son attente.. il faut refermer les portes qui ne mènent qu'à des impasses et pousser doucement celles qui peuvent nous offrir les portes du firmament... tu confirmes MAMAN? 

Merci d'être là avec moi, dans cette aventure... qui n'a pas été sans torture... mais la douleur peut ouvrir sur le bonheur avec santé et joie retrouvées.

Bonne fête maman! 

Ah ce n'est pas aujourd'hui ?

Tant pis!

2 commentaires:

  1. Tiens ma fille pense à moi???? c'est ça la magie de l'Inde....
    en tout cas; je me délecte, en plus de mes jus (il y a 5mns jus d'ananas) , de ton écriture encore plus belle là-bas car inspirée....
    les photos sont magiques aussi comme d'habitude et tes talents de bricoleuse ont abouti ,tu as été récompensée par un bon jus à boire ... juste un petit détail ton Océan (voir ta vidéo) ne serait-ce pas la "mer du Bengale " par hasard..ma belle .!!!!!!

    RépondreSupprimer
  2. on dit ocean pas mer. enfin ici.
    Bon oui, je suis pas trop bien en ce moment très angoissée et ça monte vraiment, je n'arrive plus trop à aller vers les autres donc je me réfugie dans mes couleurs et la poésie...le jus ça change tout, je suis en train de le réaliser... mais c pénible à la main et nettoyage idem. j'en ai vu d'autres électriques comme l'ancêtre de la maison mais c'est lourd, et pfff.. par contre j'ai vu un petit blender pas mal, pas trop lourd avec une garantie quand même d'un an donc a priori si j'ai un truc qui pète de suite je peux changer. mais pour l'instant je garde salade et jus un peu mous, je suis quand même en voyage donc bon... je verrai. Bien oui, je pense à toi je pense plein de choses en fait, c'est marée haute dans ma tête car finalement je crois que le retour m'empêche aussi de vivre le présent car je suis tjs à tenter de propulser la suite et du coup ça m'inquiète aussi ... je vis ce que je pensais vivre, j'apprends à comprendre comment je fonctionne et je cherche justement à modifier un peu les rouages mais ça n'est pas simple dès lors où j'ai trop le regard des autres , je commence à étouffer dans ma guest house.

    RépondreSupprimer