mercredi 13 novembre 2013

Day trip in Auroville



Eh oui, j'ai décidé de m'offrir une journée solo à Auroville avec quelques objectifs précis que j'ai pas mal atteints en fin de journée: encore une étape où je prends confiance en mes petites capacités de me débrouiller sur une terre incognita même si j'y étais déjà un peu allée mais accompagnée, l'an passé.

J'ai retrouvé mes magnifique Banyans, ces arbres sacrés aux racines fabuleuses.

Le visitor's center étant fermé, et les vélos à louer exigeant une caution que je ne pouvais honorer, je me suis lancée à pieds vers ma destination: Nord Ouest de la ville: Kottakarai.

J'ai vite trouvé la direction, et je me suis retrouvée la seule folle à pieds sur une route un peu déserte et tout de même un peu longue!



personne devant

personne derrière
J'ai pris mon temps car je ne savais pas si la route était longue et je n'avais pas envie de m'épuiser dès le  départ.

J'ai fait quelques pauses sous les tamariniers:


Bon, mais tout de même, ça commençait à ressembler plus à des villages typiquement indien qu'à la cité d'Auroville...et pour cause, j'avais largement dépassé mon objectif! En plus, je n'en menais pas large avec tous les chiens errants enragés pour la plupart qui commençaient à me serrer un peu les tongues de près...

Bref, avant de m'en apercevoir, j'ai quand même profité d'un joli petit temple ancien avec un linguam et une kali assez effrayants:





J'ai préféré les représentations plus petites que moi! 




J'ai traversé la route vers une petite échoppe où deux hommes travaillaient le métal et leur ai demandé la route mais comme ils ne parlaient que Tamoul, je leur ai tendu la carte...mais ils ne savaient visiblement pas non plus se situer sur les lieux...

J'ai donc réussi à leur faire dire le nom de leur village et j'ai pu moi-même le situer. J'ai compris que je devais faire demi-tour avant de partir totalement dans les décors!

Je devais paraître perdue sur la route car la première moto qui est passée s'est arrêtée avec deux hommes encore- ici ça marche par paire ah ah!- qui m'ont demandé où j'allais: cette fois, ils parlaient anglais, merci mon Dieu, et ils m'ont fait grimper derrière eux: j'ai donc expérimenté la moto à 3 et j'ai eu de la chance de ne pas faire la tranche de salami entre les deux, mais plutôt la dernière tartine! J'ai entortillé mon pouce au bout de ma tongue qui menaçait de tomber mais c'est bon j'ai tenu malgré les secousses dans les petits chemins: honnêtement, j'étais mal barrée pour trouver la piste toute seule!

Ils m'ont déposée pas loin de la première information nécessaire et suffisante pour être sûre de ne plus me tromper: le panneau de la ferme de Spiruline, celle dont j'ai parlée, si bonne! 

J'ai donc suivi, Monsieur petit ressort, et je vous amène avec moi...





Bon, évidemment, il m'a fallu encore marcher un peu... j'ai encore profité de mon errance pour voler une image d'une fleur et de son "petit cocon", que j'ai trouvée magnifiquement solaire!



Je suis enfin arrivée dans ce lieu extrêmement pur, ensoleillé et l'odeur de la spiruline m'est immédiatement montée au nez!






Sous une paillotte, le patron était en train de prendre tranquilou son petit déjeuner. Il m'a invitée à m'asseoir et nous avons beaucoup discuté: j'ai partagé mon expérience en Afrique et les contacts que j'avais eus au Burkina pour de la spiruline de qualité et humanitaire. Il m'a donc parlé de son propre fonctionnement puisque le lieu qui produit 20 kg de spiruline par jour - contre souvent maximum un kilo en France ce qui explique les prix très élevés- est entretenu par des indiennes locales qu'il héberge, nourrit, paye très correctement pour que la qualité y soit et qui reçoivent leur dose de spiruline quotidienne. Il va avoir d'ici un mois le logo équitable en plus des certifications organiques.

Il m'a expliqué pourquoi il obtenait une telle qualité: le lieu apporte tous les éléments nécessaires à une spiruline parfaite: la température, le pourcentage d'humidité malgré de faibles pluies, le séchage au soleil et aussi au vent. Il m'a expliqué la différence nutritive entre la spiruline fraîche que je n'avais jamais goûtée et celle qui est déshydratée afin que toute l'humidité disparaisse- avec les enzymes- mais permette la conservation ainsi que celle des vitamines et minéraux.

Il a demandé à une travailleuse de m'apporter de la spiruline fraîche et j'ai dû la goûter pour lui dire toutes les différences que je sentais: j'adore faire cela car j'ai un odorat et un goût plutôt développés. J'ai immédiatement eu la tête qui tournait du plaisir de la sentir! Un truc de dingue! Puis j'ai mis cette petite pâte en bouche: un pur délice! Une onctuosité et un goût qui m'ont rappelé celle de l'oeuf bio ( le vrai bio...), frais, juste mollet, que je mangeais encore il y a quelques temps et qui j'avoue me manque parfois. 



Tout de suite, j'ai pensé à des recettes, et nous avons même commencé à parler d'un petit projet que je pense saisir tant il me convient et me plaît surtout!

Puis, il m'a donné la spiruline à croquer, en brindilles Waouh!!! Mais c'est ça que je vais mettre comme chips parfois à l'apéro que je vais remettre au goût RAW du jour à mon retour!
Bien entendu, c'est plus salé, mais justement, c'est parfait pour les gaspachos, les smoothies...les canapés...miam, je suis ravie d'avoir ça en poche maintenant quand je le voudrai car bien sûr, j'ai obtenu quelques avantages car j'ai partagé quelques astuces ramenées d'ici et là...



Nous avons tant parlé que je n'ai pas eu le temps de visiter toute la structure car il avait autre chose à faire bien entendu: nous nous sommes mis d'accord pour une prochaine rencontre.

Je suis donc repartie, en quête de mon restaurant cru.

Ne connaissant toujours pas la route, je suis entrée dans une cour qui semblait accueillante. Un jeune garçon est venu me demander où je voulais aller! Bingo, c'était deux bâtiments derrière! 

Comme il était encore un peu tôt, il m'a invitée à aller rencontrer un groupe "éco-femmes"...Sur le coup, j'ai compris " eco-farm"...je me suis dit " chouette", ça va m'intéresser! Et en réalité, oui, ça m'a intéressée sauf qu'il était question de...serviettes hygiéniques écologiques pour les femmes, mais fabriquées aussi par des femmes des villages environnant qui reçoivent aussi une éducation à la sexualité et prennent connaissance des dangers des matériaux contenus dans les protections ( on ne le répète pas assez), le problème de ces dernières aussi pour l'environnement.

Sur le coup, j'ai un peu avoué mon propre dégoût à me lancer là-dedans, mais ça a fini avec une discussion très intéressante sur le difficile regard que l'on porte sur sa féminité,au lieu de développer le côté naturel, absolument non "sale" de la chose...Deux canadiennes qui travaillaient là, m'ont expliqué leurs propres essais, et j'avoue avoir été totalement convaincue: en plus c'est vraiment intéressant pour les finances personnelles! J'ai aussi eu pas mal de possibilités si je voulais en acheter ou en faire acheter en petits lots en France, sachant que pour une serviette achetée, une est offerte à des femmes ou jeunes filles.

Bon, après en plus, ça devient même un défilé de mode pour le choix...les couleurs ne déteignent pas, les traitements sont totalement naturels même si la couleur ne l'est pas... ( bon, là, ça m'a fait un peu tilter mais j'ai vu quelques images donc bon...) J'ai appris aussi l'usage de cette fameuse "cup" qui permet d'aller à la piscine, courir mais qui d'un point de vue technique peut rebuter sur le coup. J'ai franchement rigolé de mes questions ingénues mais finalement, je me rends compte que les filles sont toutes passées par ce stade et qu'apparemment, au bout de deux cycles d'essai, elles ont fait leur choix pour cette technique clairement écologique et en plus: humanitaire! ( Si l'on veut me contacter, je suis disponible pour l'information...mais le petit lien parlera de lui-même! )





En repartant, j'ai été attirée par un joli son venu d'en haut:



J'étais juste à côté de la fabrique d'instruments. J'y étais passée en coup de vent si je puis dire, l'an passé et là j'avais bien envie de m'amuser avec tous les sons.

C'est ce que j'ai fait, je me suis régalée sur ces espèces de radiateurs à caresser avec de l'eau sur les mains, et les nombreux xylophones, instruments à archets, tambours-océans...





Et je me suis offert un instrument en bois très original: on fait de la musique avec le nez et la bouche en même temps. Ça fait travailler toute la sphère respiratoire! C'est génial! 


J'avais quand même envie de mettre autre chose que du vent dans mon estomac, et j'ai enfin échoué au restaurant qui était ma cible numéro 2.



Là, j'ai enfin rencontré Anandi, la fameuse cuisinière indienne, formée en Arizona. Elle est venue s'asseoir avec moi pendant le repas et nous avons beaucoup échangé. Son repas était juste exquis, je n'ai pas pris le smoothie car il contenait encore de la spiruline fraîche et j'en avais eu ma dose, mais je l'ai vu chez d'autres consommateurs: spiruline fraîche, dattes et ananas frais, et c'était très beau et certainement très bon.

J'ai eu une soupe froide de concombre, des spaghetti de carottes (plus de 1 mètre!) et de courgette ( idem!) avec une sauce pesto à la cajou à mâcher pendant de longues minutes: ce que j'ai fait. Il y avait un petit pain fait aux graines déshydratées avec petite tomate et sauce de sésame noir: MIAM! Franchement, je n'avais plus faim après pour le dessert, tarte dattes-graines qui du coup m'a parue trop sucrée mais qui est passée quand même car elle n'était pas très grosse et pour une fois, je me suis autorisée ce qui pour moi était de "trop". Et sans "trop" culpabiliser vue la marche que je m'étais tapée avant.


c'est la dernière bouchée, la part était plus grande !

Il y avait un monsieur très handicapé, âgé qui semblait être un adepte des lieux. Il m'a demandé de venir à sa table et c'est ce que j'ai fait, très intriguée par son aspect...en fait, c'est un américain, qui a pas mal vécu en Allemagne aussi, et cela fait 30 ans qu'il mange totalement cru. Il est l'un des premiers d'Europe à s'être lancé après avoir rencontré le "papa" de l'instinctothérapie Guy-Claude Burger...

J'étais très étonnée tout de même par son grand handicap...il m'a montré des photos de lui jusqu'à 3 ans auparavant...il était super beau, sportif, musclé, souriant...et "ça" lui est tombé dessus. Honnêtement, ça m'a un peu choquée mais je me dis que l'intoxication qui affecte la voie neurologique peut venir d'une source extérieure à celle de l'alimentation. Je n'ai pas trop voulu l'asticoter de questions, je l'ai laissé me parler, ne pouvant comprendre que ce qu'il m'était possible de comprendre entre mon anglais défaillant et ses mots tronqués.

Là, Anandi, après m'avoir invitée - à payer une formation qu'elle donne la semaine prochaine- ( j'avais prévu de toute façon de lui demander...), m'a conseillé d'aller voir Bouddha's garden où je pourrais si je le désirais, venir passer quelques semaines, y travailler et aider même en cuisine en mode raw food après sa formation moyennant une réduction sur le logement. Comme ça m'intéressait et que j'avais un peu de temps devant moi j'ai accepté en prenant les coordonnées de son amie qui s'en occupe.

Au moment de partir, l'américain m'a proposée de m'y conduire avec son taxi qui venait le chercher. Bien, j'ai accepté bien sûr tout en l'aidant à sortir et à tenir son sac gorgé de bananes et d'avocats bien mûrs.

Le taxidriver, m'a dit qu'il le déposait d'abord, puis moi ensuite. Là, je me suis dit qu'il allait me faire payer, donc j'ai dit que je descendais avec le monsieur et que j'allais me débrouiller après. Mais l'américain a exigé qu'on m'amène avant lui au jardin et qu'il prenait en charge la course puisqu'il l'avait voulu ainsi. J'étais gênée, mais ça s'est fait ainsi! J'ai donc été laissée en bout d'une piste et j'ai continué ma petite route en tongues.




Très vite, j'ai commencé à me faire agresser par les moustiques! Un enfer! J'ai donc traversé les lieux très rapidement: j'ai vu que l'énergie était solaire.


Et que les chèvres grimpaient sur les toits:



Je n'ai pas rencontré la patronne qui faisait la sieste...
J'ai rencontré un indien un peu phlegmatique qui m'a présenté assez succinctement le travail que je devrais fournir si je restais: bosser tous les matins de 6 heures à 9h30 avant le petit déjeuner...ça m'a refroidie d'emblée...

Et lorsque j'ai vu ma chambre...la fameuse "capsule des bois"..;


 Très mignonne, accessible par des escaliers en bois dans un arbre, mais plutôt...simple, une natte, sans lumière, pas de murs, les toilettes  accessibles dans la nuit, sans lumières aussi...j'ai...lorgné la sortie, et je me suis enfuie!

Pas envie de finir mon séjour en nourriture pour moustiques et serpents, sans eau tout ça tout ça... Je suis fragile quand même! 

Entre amis ça peut être amusant, mais seule là, ma valise aux quatre vents, ça ne m'a pas trop enflammée.

J'ai donc repris la  route vers ce que je pensais être celle de la cuisine solaire mais arrêtée par une librairie où j'ai acheté un énième livre de Sri Aurobindo, on m'a déconseillé de continuer seule à pieds avec les villages mais surtout les chiens. Encore eux! Je commence à m'en méfier vraiment ici...
En clair, depuis le début je suis inconsciente de me balader à pince sans protection aucune...( ou presque ah ah! )

J'ai été réorientée vers le parking du visitor's center mais en le traversant, une indienne qui ne m'avait pas vue, m'a balancé son seau d'eau sale sur les jambes! On m'a menée me laver à un point d'eau, c'était assez amusant, je l'avoue! 

Du Visitor's Center, j'ai emprunté la route du Matrimandir- le lieu de méditation d'Auroville, je me suis plu à lire les petites citations avec les fleurs qui me poursuivent d'un lieu à un autre comme un fil à suivre et à bien tenir:




Et sur la route, marchant vers je ne sais où à la recherche de ce point d'arrêt du bus de retour, j'ai encore un motard qui s'est arrêté et m'a amenée gracieusement jusqu'à mon ultime objectif: un banc devant la Cuisine Solaire!

Là encore, j'ai papoté avec un aurovillien qui m'a aussi proposé une maison en location pas chère..mais j'ai dit que pour l'instant je tâtonnais encore.

Le bus est arrivé, j'ai été contente de ne m'être pas plus perdue que cela et d'avoir comme dans les carnets de pèlerinage de Swami Ramdas que je lisais avant mon départ, rencontré autant d'adjuvants véhiculés.

J'ai finalement retrouvé mon vélo pour aller m'acheter mes kilos de fruits, et en pédalant j'ai réalisé qu'en une journée j'avais pas mal usé les modes de locomotion: Vélo, tongues, taxi, moto, bus...

En arrivant, je me suis un peu entraînée avec mon instrument à vent, et j'avoue que ça me plaît bien d'avoir ce petit objet particulier à explorer pour ne plus être...à bout de souffle!




1 commentaire:

  1. merci de me faire faire un si beau voyage ...mentalement moi ... ça use moins mais oh combien frustrant par rapport à tout ce que tu vis ..;
    tout simplement magnifique magique ... très beaux commentaires de ta part et drôles et les photos toujours sublimes ... continue ..mais ne t'épuise pas ... c'est super de dépasser parfois tes barrières pour le miam miam...par contre les chiens ne t'ont pas agressé because pas assez grassouillette la poulette.... mais franchement tes plats ... qu'ils sont appétissants... je salive rien qu'en les regardant ...

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