mardi 7 janvier 2014

Humilité avec la Bhagava Gita



Bhagava Gita
Extrait troisième chapitre (traduction Sri Aurobindo)

En ce monde, double est l’effort de l’âme sur elle-même (par lequel elle entre en la condition brahmique), comme Je l’ai dit déjà, ô toi sans péché : celui des samkiens par le yoga de la connaissance, celui des yogins par le yoga des œuvres.

Ce n’est pas en s’abstenant des œuvres, qu’un homme jouit de la non-activité, ni en renonçant, seulement (aux œuvres) qu’il parvient à sa perfection. (réalisation de sa discipline de soi par le yoga : siddhi)

Car nul ne demeure même un instant sans action ; tout être est inévitablement contraint à l’action par les modes nés de la Prakriti.

Celui qui maîtrise les organes de l’action, mais continue en son mental à se rappeler les objets des sens et à s’y attarder, celui-là s’est égaré avec de fausses conceptions de la discipline de soi.

Celui qui, Ô Arjuna, maîtrisant les sens par le mental, sans attachement s’engage avec les organes de l’action dans le yoga de l’action, celui-là excelle.

Accomplis l’action (telle que Je te l’ai) prescrite, car l’action est supérieure à l’inaction ; même ta vie physique ne saurait se  maintenir sans action.
(…)

Nourris par le sacrifice, les dieux te donneront les joies désirées ; celui qui jouit des joies qu’ils donnent, et ne leur a rien donné, celui-là est un voleur.

Les bons qui mangent ce qui reste du sacrifice sont délivrés de tout péché ; mais ceux-là sont des méchants et jouissent du péché, qui cuisent les aliments par eux-mêmes.

De la nourriture naissent les créatures, de la pluie naît la nourriture, du sacrifice naît la pluie, le sacrifice est né du travail ; le travail sache-le, est né de Brahman, Brahman est né de l’Immuable ; c’est ainsi que Brahma qui tout pénètre est établi dans le sacrifice.
Celui qui ne suit pas en ce monde la roue ainsi mise en mouvement, mauvais est son être, sensuelles sont ses délices ; en vain, Ô Pârtha, vit cet homme.
(…)
Aussi sans attachement fais toujours l’œuvre qui  doit être faite (pour le bien du monde, lokasangraha) ; car, en faisant l’œuvre sans attachement, l’homme atteint au suprême.

C’est par les œuvres même que Janaka et les autres atteignirent la perfection. Et aussi pour maintenir ensemble les peuples il te faut faire des œuvres.

Quoi que fasse le meilleur d’entre les hommes, les hommes d’un niveau inférieur le mettent en pratique ; le modèle qu’il crée, l’humanité le suit.
(…)
De même que ceux qui ne savent agissent avec attachement à l’action, celui qui sait doit agir sans attachement, ayant pour mobile de maintenir ensemble les peuples.

Il ne doit point jeter le trouble dans l’entendement des ignorants attachés à leurs œuvres ; il doit les engager dans toutes les actions, qu’il accomplit lui-même avec connaissance et en yoga.
(…)
Quant à ceux qui sont égarés par les modes et ne connaissent pas l’ensemble, que celui qui nconnaît  l’ensemble,  ne trouble pas leurs conceptions mentales.
(…)
Toutes les existences obéissent à leur nature ; à quoi bon la forcer ? Même l’homme qui sait agit selon sa propre nature.
(…)
Mieux vaut (pour chacun) sa propre loi d’action ( svadharma), même imparfaite, que la loi d’autrui, même bien appliquée. Mieux vaut périr dans sa propre loi ; il est périlleux de suivre la loi d’autrui.
(…)

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