jeudi 9 janvier 2014

l'Etat des Indiens ( et pas que...c'est moi qui rajoute)



L’Etat des Indiens
Le cœur ne supporte plus,
La vie de ces hommes déséquilibrés,
Ils meurent sans cesse de peur
Il n’y a rien au monde qui ne leur inspire la peur ;
Les diables méchants diront-ils,
Habitent dans cet arbre, dans cet étang
Ou dans la maison ;
Pensant ainsi, ils se font peur,
Ils rendent leur vie très misérable.

                                                                            (Le cœur--- déséquilibrés)
Magiciens diront-ils,
En disant ils frissonnent de peur ;
Magie noire, envoûtement et tant d’autres,
Sont leur lot de douleurs ;
Avec l’argent du peuple,
Les rois gouvernent ;
Ils tremblent devant ces maîtres,
Les prenant pour des diables, leur cœur flanche.
                                                                            (Le cœur---déséquilibrés)
Ils frémissent à la vue du soldat,
Torturant leur esprit à l’approche du policier ;
En voyant venir au loin un homme armé,
Ils se cachent dans leur maison ;
Une personne passera par là,
En voyant ses habits ils prennent peur et se mettent debout,
Ils se croisent les mains toujours,
Ils marchent derrière n’importe qui comme des chats languissants.

                                                                           (Le cœur---déséquilibrés)
Mon cœur ne supporte plus,
La pensée de ces hommes instables,
Les divisions sont innombrables,
Au nombre de dix millions, serait-ce beaucoup ?
Le serpent a cinq têtes dira le père,
Si le fils dit qu’il a six têtes
Leurs cœurs se séparent,
Hostiles l’un à l’autre pour longtemps ;

                                                                            (Le cœur---déséquilibrés)
Se fichant du vrai savoir,
Ils croient aux faux Shâstras des imposteurs ;
Bien que la caste soit la même
Ils dénigrent et condamnent
Celui qui affiche sa différence ;
Ils se courbent devant les méchants
Qui débitent des flatteries écoeurantes ;
En colère, se disputent,
Les dévots de Shiva et de Hari ;
 
                                                                            (Le cœur---déséquilibrés)
Mon cœur ne supporte plus ;
Malgré ces sottises, je ne peux les haïr ;
Il n’y a pas de quoi manger
Ils ne savent pas le pourquoi de cet état ;
Famine et toujours la famine,
Ils souffrent et meurent à petit feu
Dans la douleur et la détresse
Y aurait-il un moyen pour les soulager ?

                                                                             (Le cœur---déséquilibrés)
Affligés de maintes maladies
Ils peuvent à peine se mettre debout et marcher ;
Comme des enfants sans yeux
Ils suivent les autres et se font piéger ;
Dans ce pays béni
Où les arts de grande finesse à proximité,
Excellent par milliers,
Ils vivent comme des animaux sans intelligence.
                                                                            (Le cœur---déséquilibrés.)

Bharati Poète rebelle tamoul 1882-1921

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