vendredi 11 octobre 2013

Du songe au rêve : Eden’Garden

Très étrangement, la nuit de ma première rencontre avec  l’Adam du yoga…Mes R’EVE(s) m’ont offert la meilleure nuit que je n’avais pas eu depuis longtemps : comment expliquer que depuis les êtres passés que j’avais même oubliés mais appréciés viennent me retrouver accompagnés des êtres que je voudrais rencontrer ? A chaque fois, dans le rêve, je suis plongée dans le noir…à chaque fois, je dois poser ma lampe frontale, écarter  des rideau, et de ma fenêtre j’aperçois dans leur quotidien, pas forcément heureux, les personnes que j’aime. Alors, avec ma loupiotte, je fais des appels de phare, et avec la leur, ils me répondent… Alors je ferme les yeux, seconde scène, nous sommes tous réunis et alors nous partageons de merveilleux moments… Bien entendu, je fais  comme le souligne Mother dans ses Ecrits : avant de me lever, je ne bouge pas la tête de l’oreiller et je tire les fils du rêve en commençant par la fin et je me rappelle de TOUT…ce qui ne m’arrivais d’ordinairement JAMAIS.  Cela m’emplit d’une grande joie et je me sens plus reposée. 


C’est ainsi que jeudi, je me suis réveillée à 6h pour aller au jardin comme s’il était 11h, sauf qu’en plus, il y avait le plaisir d’un peu de fraîcheur extérieure.

J’ai sommairement déjeuné, noué mon foulard autour de la tête, enfourché mon vélo et rendu devant l’ashram.

J’ai commencé par aller ressentir la bienfaisance du lieu autour du Samadhi de Sri Aurobindo où l’on peut se poser le temps que l’on veut, dans le silence d’une cour magnifique protégée par un magnifique et gigantesque arbre central qui surplombe la tombe recouverte de milliers de fleurs fraîches et autour de laquelle fument et s’élèvent dans le ciel des volutes d’encens allumés par les dévots.  Je ferme les yeux et me laisse bercer par l’atmosphère apaisante…la mort ici ne rode pas, Sri Aurobindo est bien là de par l’indicible énergie qui se dégage du lieu.
Je suis ressortie de là très calme. Et j’ai grimpé dans le mini-bus qui mène les travailleurs au jardin. Tout de suite m’ont rejoint des têtes connues de l’an passé, d’autres non : toutes avec un sourire tel que je n’ai pu me dire «  J’ai ma place. » Pas besoin de mots… Mais il y en a eu…J’ai retrouvé mon véritable italien, ashramite de longue date, philosophe et homme de théâtre du quotidien, âme sensible et généreuse, boudeur et flatteur…Un homme vraiment sympathique à découvrir.  
La ville à traverser est toujours aussi bruyante, les boules quies s’imposent, les lunettes aussi…pollution, pollution qui va grandissante.
A l’arrivée, les chiens du lieu m’ont grandement fait la fête, j’étais trempée de bave et secouée dans tous les sens car ils se mettaient droits sur leurs pattes arrière en posant leurs pattes avant sur mes avant-bras. 
Kirandi, la « patronne » des lieux m’a appelée. D’emblée elle m’a conviée à une fête privée de l’ashram dimanche matin. Une énorme puja, où chacun vient montrer son art. Vraiment, je suis touchée. Je devrai me rendre premièrement à sa maison près du temple de Ganesh. Puis nous partirons tous ensemble pour une matinée que je pense magnifique. A priori, j’aurai le droit de prendre des photos et j’espère pouvoir le faire pour partager cet « extra ». 
On m’a proposé avant le travail, des samosas de légumes frits et épicés. J’ai décliné l’offre car l’odeur m’avait écoeurée dans le bus et je ne veux plus manger cela. Ils n’y ont vu aucun problème et ça m’a rassurée. J’ai aussi par la suite refusé le jus qui cette fois n’était pas fruité : c’était du butter Milk à la coriandre. C’est excellent, y compris pour la santé, surtout fait maison comme ils savent le faire ici, mais je me refuse également tout met issu des animaux… Ce qui est amusant, c’est que par terre j’ai trouvé une mini banane que j’ai voulu manger et elle était atrocement amère ce qui a été un peu ma punition ! Du coup, la prochaine fois, je prévoirai un petit en-cas personnel car le travail peut être un peu difficile sous le soleil.
Suite au petit déjeuner des autres, la matinée a commencé par la puja hebdomadaire : autour d’un petit autel dédié à Sri Aurobindo et Mother sur lequel leur bouquet ( toujours le même pour Mother qui incarne la structure- différent pour Sri Aurobindo pour la partie libre de l’être), était disposé.
La puja est encadrée par des mantras autour du travail au jardin, pour que la nature et les éléments telles que la pluie, le soleil, la terre, l’air…le souffle, puissent apporter force et énergie aux végétaux. Ils sont déclamés en  sanskrit par un professeur que je suivais l’an passé à l’école et qui lance à chaque fois la mélodie, les incipit avec une voix extrêmement belle, claire, sensible…Alors les workers se mettent à chanter à leur tour, comme une réponse, écho qui renouvelle la demande à la Nature. C’est toujours très émouvant et j’avoue avoir eu les larmes qui me sont montées aux yeux…
J’ai ensuite donné les graines que j’avais ramenées d’Afrique et de France à Kirandi, et je me suis mise en compagnonnage avec Krishna pour aller commencer mon travail du jour qui n’a pas été trop compliqué à part le faire sous un soleil de plomb…Eau : indispensable. Comme l’an passé, la cueillette a commencé par les fleurs blanches Mental Clarity. Elles poussent sur de  petits arbres, tout en rondeur…Il faut les cueillir très délicatement à la base. Sur place, ce sont les indiennes qui travaillent tout le temps sur place qui nous arrêtent en fonction de la quantité souhaitée.  Par contre, mes bras ont fait leur centre d’intérêt : elles n’ont cessé de me les tâter pour me dire qu’ils étaient « fins, très fins… » . Ca n’arrête pas depuis mon arrivée, je le prends bien mais ça commence aussi un peu à me gêner… Ma main de Fatma autour du cou et la petite elfe aussi leur ont plu…Du coup, dès que je tournais la tête vers elles, elles me regardaient, avec un large sourire…BELLES…et drôles !
Après, Krishna a eu la gentillesse de m’offrir une petite balade autour des lacs de nenufars ( symboles de l’argent) et de lotus ( rose pour Sri Aurobindo, blanc pour Mother)… Magique, magnifique… Quelques petites rencontres batraciennes qui m’ont fait vraiment du bien : je suis fan des grenouilles depuis mon enfance et je crois qu’elles m’aiment bien aussi ! 








Ensuite, nous sommes revenues tout doucement à la maison et nous sommes installées pour nettoyer d’autres fleurs à tiges qui servent à la confection des 50 bouquets commandés par les divers départements de l’ashram ce jour-là.

J’ai fait la connaissance d’une nouvelle amie : Adèle… à croire que mes amies ont souvent des noms d’oiseaux ou de fleurs ( la prochaine dont je parlerai s’appelle Fleur !)

Adèle est franco-polonaise, et vit à Pondichery depuis quelques années. Tout de suite nous sommes parties à discuter –tout en travaillant- sur des sujets qui me portent en solitaire en France. Quel bonheur ! Nous nous sommes tellement embarquées dans la discussion, qu’une femme – que déjà ne n’appréciais pas trop l’an passé- est venue me bousculer en me disant que je faisais mourir les fleurs en parlant trop. Ça m’a vexée et fait mal. Je lui ai répondu sèchement que j’étais capable de faire les deux en même temps et que les fleurs se portaient très bien puis comme effectivement la règle est de ne pas trop parler- le problème est la façon dont on me le demande, pas le fait lui-même,- je me suis tue. Mais pas Adèle ! Du coup, on est repartie en hirondelles mais à « messe basse »… La femme qui m’avait stoppée par contre s’est lancé dans un blabla avec une autre insupportable…Bon, je n’ai pas eu envie de lui renvoyer la balle… inutile.
Cette matinée s’est terminée tranquillement, et moi j’étais bien heureuse d’avoir retrouvé ce lieu merveilleux. 
Girl's in Harmony


Harmony Flower
 Pendant le retour, évidemment, les hirondelles sont restées scotchées, entourées d’énormes sacs de noix de coco. Et devinez quoi ? Alors que depuis deux jours je commençais à flancher sur ma row food car non bio, fatigante à aller chercher, avec l’odeur dans le nez des masala dosai ici et là…Alors que j’avais demandé le soir même de « l’aide » pour m’aider à ne pas me faire du mal par les conséquences que partir sur du cuit et du gras allaient avoir sur moi, Adèle me propose d’aller à un restaurant avec elle.
Sur le coup, je me crispe un peu : elle rajoute «  C’est un restaurant qui fait du CRU ! » Waouhhhh ! Je lui ai fait répéter trois fois ! Et évidemment, j’ai sauté sur l’occasion, d’autant plus que quelques temps avant, j’avais ouï parler de ce restaurant mais sans avoir mis la main dessus.

Quel bonheur d’avoir pu m’asseoir les pieds sous la table, d’avoir PARTAGE  un long temps avec une personne intéressée, intéressante, TRES bavarde ( …buvarde…aussi !) avec un repas BON,BON,BON même si j’ai asticoté la serveuse tant j’étais persuadée que le riz était cuit, et qu’il y avait du lait dans le jus de légumes . Non, toujours coconut milk, ou les petits laits naturels des épices. Le seul soucis que j’ai eu mais par goût c’est la sauce sucrée je pense à la datte dans laquelle ils rajoutent une espèce de mélasse de gingembre qui rajoute du sucre inutile, et que j’ai retrouvée dans la salade de fruit. Après, vu que le riz avait tout de même la consistance du cuit ( ils le pilent, le font tremper…le mixent…), je ne prendrai plus de fruits avec ou plus de riz car j’ai senti après un peu de difficulté pour digérer. Par contre je suis tombée en extase devant la soupe froide : ail, oignon,gingembre,coriandre ! Un truc de DINGUE, si bon, qu’il a fallu la manger avec la pointe de la cuillère le plus lentement du monde tant les saveurs éclataient sur la langue. Adèle a sombré pareillement ! 









En aparté, ma nouvelle comparse m’a raconté avoir attrapé la dengue avec son fils l’hiver dernier : en quelques jours elle a perdu 6 kilos, ses cheveux, vécu un enfer. Elle a refusé- ce que j’aurais fait- les soins traditionnels allopathiques et a été conduite chez l’homéopathe de l’Ashram (gratuit). Il leur a donné quelques remèdes dont une formule étonnante qui leur a fait passer 4h par jour elle et son fils dans un étonnant partage. Ils devaient dissoudre les granules dans de l’eau et prendre une petite cuillère du mélange toutes les 2 minutes ! Ce qu’ils ont fait. Trois jours après ils étaient sur pieds. Depuis, plus aucun signe, les cheveux ont repoussé vite. Étonnamment, près de nous mangeait une ancienne amie qui justement ne l’a pas reconnue car la dernière fois elle n’avait pas ses cheveux. Preuve sur table si l’on peut dire du coup !


Je suis rentrée enchantée de cette matinée, un peu claquée quand même. Et là, je rencontre en moto, l’enseignante de l’école, très heureuse de me revoir, qui m’invite immédiatement à une autre fête et me demande de passer à l’école pour raconter aux enfants de l’an passé, l’école à l’africaine. Hasard ?


Je n’ai pas eu l’énergie de me jeter sur l’écran évidemment pour clore la journée et me préparer au cours …tout autant extraordinaire et surprenant du lendemain…par son contenu et ses rencontres…


1 commentaire:

  1. mummmm ça à l'air vraiment très bon tout ça ... super d'avoir trouvé ce restau... il y a de la vie partout là-bas ....

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