Très étrangement, la nuit de ma première rencontre avec l’Adam du yoga…Mes R’EVE(s) m’ont offert la
meilleure nuit que je n’avais pas eu depuis longtemps : comment expliquer
que depuis les êtres passés que j’avais même oubliés mais appréciés viennent me
retrouver accompagnés des êtres que je voudrais rencontrer ? A chaque
fois, dans le rêve, je suis plongée dans le noir…à chaque fois, je dois poser
ma lampe frontale, écarter des rideau,
et de ma fenêtre j’aperçois dans leur quotidien, pas forcément heureux, les
personnes que j’aime. Alors, avec ma loupiotte, je fais des appels de phare, et
avec la leur, ils me répondent… Alors je ferme les yeux, seconde scène, nous
sommes tous réunis et alors nous partageons de merveilleux moments… Bien
entendu, je fais comme le souligne Mother dans ses Ecrits : avant de
me lever, je ne bouge pas la tête de l’oreiller et je tire les fils du rêve en
commençant par la fin et je me rappelle de TOUT…ce qui ne m’arrivais d’ordinairement
JAMAIS. Cela m’emplit d’une grande joie
et je me sens plus reposée.
C’est ainsi que jeudi, je me suis réveillée à 6h pour aller
au jardin comme s’il était 11h, sauf qu’en plus, il y avait le plaisir d’un peu
de fraîcheur extérieure.
J’ai sommairement déjeuné, noué mon foulard autour de la
tête, enfourché mon vélo et rendu devant l’ashram.
J’ai commencé par aller ressentir la bienfaisance du lieu
autour du Samadhi de Sri Aurobindo où l’on peut se poser le temps que l’on
veut, dans le silence d’une cour magnifique protégée par un magnifique et
gigantesque arbre central qui surplombe la tombe recouverte de milliers de
fleurs fraîches et autour de laquelle fument et s’élèvent dans le ciel des
volutes d’encens allumés par les dévots.
Je ferme les yeux et me laisse bercer par l’atmosphère apaisante…la mort
ici ne rode pas, Sri Aurobindo est bien là de par l’indicible énergie qui se
dégage du lieu.
Je suis ressortie de là très calme. Et j’ai grimpé dans le
mini-bus qui mène les travailleurs au jardin. Tout de suite m’ont rejoint des
têtes connues de l’an passé, d’autres non : toutes avec un sourire tel que
je n’ai pu me dire « J’ai ma place. » Pas besoin de mots… Mais il y
en a eu…J’ai retrouvé mon véritable italien, ashramite de longue date,
philosophe et homme de théâtre du quotidien, âme sensible et généreuse, boudeur
et flatteur…Un homme vraiment sympathique à découvrir.
La ville à traverser est toujours aussi bruyante, les boules
quies s’imposent, les lunettes aussi…pollution, pollution qui va grandissante.
A l’arrivée, les chiens du lieu m’ont grandement fait la
fête, j’étais trempée de bave et secouée dans tous les sens car ils se
mettaient droits sur leurs pattes arrière en posant leurs pattes avant sur mes
avant-bras.
Kirandi, la « patronne » des lieux m’a appelée. D’emblée
elle m’a conviée à une fête privée de l’ashram dimanche matin. Une énorme puja,
où chacun vient montrer son art. Vraiment, je suis touchée. Je devrai me rendre
premièrement à sa maison près du temple de Ganesh. Puis nous partirons tous
ensemble pour une matinée que je pense magnifique. A priori, j’aurai le droit
de prendre des photos et j’espère pouvoir le faire pour partager cet « extra ».
On m’a proposé avant le travail, des samosas de légumes
frits et épicés. J’ai décliné l’offre car l’odeur m’avait écoeurée dans le bus
et je ne veux plus manger cela. Ils n’y ont vu aucun problème et ça m’a
rassurée. J’ai aussi par la suite refusé le jus qui cette fois n’était pas
fruité : c’était du butter Milk à la coriandre. C’est excellent, y compris
pour la santé, surtout fait maison comme ils savent le faire ici, mais je me
refuse également tout met issu des animaux… Ce qui est amusant, c’est que par
terre j’ai trouvé une mini banane que j’ai voulu manger et elle était
atrocement amère ce qui a été un peu ma punition ! Du coup, la prochaine
fois, je prévoirai un petit en-cas personnel car le travail peut être un peu
difficile sous le soleil.
Suite au petit déjeuner des autres, la matinée a commencé
par la puja hebdomadaire : autour d’un petit autel dédié à Sri Aurobindo
et Mother sur lequel leur bouquet ( toujours le même pour Mother qui incarne la
structure- différent pour Sri Aurobindo pour la partie libre de l’être), était
disposé.
La puja est encadrée par des mantras autour du travail au
jardin, pour que la nature et les éléments telles que la pluie, le soleil, la
terre, l’air…le souffle, puissent apporter force et énergie aux végétaux. Ils
sont déclamés en sanskrit par un
professeur que je suivais l’an passé à l’école et qui lance à chaque fois la
mélodie, les incipit avec une voix extrêmement belle, claire, sensible…Alors
les workers se mettent à chanter à leur tour, comme une réponse, écho qui
renouvelle la demande à la Nature. C’est toujours très émouvant et j’avoue
avoir eu les larmes qui me sont montées aux yeux…
J’ai ensuite donné les graines que j’avais ramenées d’Afrique
et de France à Kirandi, et je me suis mise en compagnonnage avec Krishna pour
aller commencer mon travail du jour qui n’a pas été trop compliqué à part le
faire sous un soleil de plomb…Eau : indispensable. Comme l’an passé, la
cueillette a commencé par les fleurs blanches Mental Clarity. Elles poussent
sur de petits arbres, tout en rondeur…Il
faut les cueillir très délicatement à la base. Sur place, ce sont les indiennes
qui travaillent tout le temps sur place qui nous arrêtent en fonction de la
quantité souhaitée. Par contre, mes bras
ont fait leur centre d’intérêt : elles n’ont cessé de me les tâter pour me
dire qu’ils étaient « fins, très fins… » . Ca n’arrête pas depuis mon
arrivée, je le prends bien mais ça commence aussi un peu à me gêner… Ma main de
Fatma autour du cou et la petite elfe aussi leur ont plu…Du coup, dès que je
tournais la tête vers elles, elles me regardaient, avec un large sourire…BELLES…et
drôles !
Après, Krishna a eu la gentillesse de m’offrir une
petite balade autour des lacs de nenufars ( symboles de l’argent) et de lotus (
rose pour Sri Aurobindo, blanc pour Mother)… Magique, magnifique… Quelques
petites rencontres batraciennes qui m’ont fait vraiment du bien : je suis
fan des grenouilles depuis mon enfance et je crois qu’elles m’aiment bien aussi !
Ensuite, nous sommes revenues tout doucement à la maison et
nous sommes installées pour nettoyer d’autres fleurs à tiges qui servent à la
confection des 50 bouquets commandés par les divers départements de l’ashram ce
jour-là.
J’ai fait la connaissance d’une nouvelle amie : Adèle…
à croire que mes amies ont souvent des noms d’oiseaux ou de fleurs ( la
prochaine dont je parlerai s’appelle Fleur !)
Adèle est franco-polonaise, et vit à Pondichery depuis
quelques années. Tout de suite nous sommes parties à discuter –tout en
travaillant- sur des sujets qui me portent en solitaire en France. Quel bonheur !
Nous nous sommes tellement embarquées dans la discussion, qu’une femme – que déjà
ne n’appréciais pas trop l’an passé- est venue me bousculer en me disant que je
faisais mourir les fleurs en parlant trop. Ça m’a vexée et fait mal. Je lui ai
répondu sèchement que j’étais capable de faire les deux en même temps et que
les fleurs se portaient très bien puis comme effectivement la règle est de ne
pas trop parler- le problème est la façon dont on me le demande, pas le fait
lui-même,- je me suis tue. Mais pas Adèle ! Du coup, on est repartie en
hirondelles mais à « messe basse »… La femme qui m’avait stoppée par
contre s’est lancé dans un blabla avec une autre insupportable…Bon, je n’ai pas
eu envie de lui renvoyer la balle… inutile.
Cette matinée s’est terminée tranquillement, et moi j’étais
bien heureuse d’avoir retrouvé ce lieu merveilleux. Girl's in Harmony |
Harmony Flower |
Pendant le retour, évidemment, les hirondelles sont restées
scotchées, entourées d’énormes sacs de noix de coco. Et devinez quoi ?
Alors que depuis deux jours je commençais à flancher sur ma row food car non
bio, fatigante à aller chercher, avec l’odeur dans le nez des masala dosai ici
et là…Alors que j’avais demandé le soir même de « l’aide » pour m’aider
à ne pas me faire du mal par les conséquences que partir sur du cuit et du gras
allaient avoir sur moi, Adèle me propose d’aller à un restaurant avec elle.
Sur le coup, je me crispe un peu : elle rajoute «
C’est un restaurant qui fait du CRU ! » Waouhhhh ! Je lui ai
fait répéter trois fois ! Et évidemment, j’ai sauté sur l’occasion,
d’autant plus que quelques temps avant, j’avais ouï parler de ce restaurant
mais sans avoir mis la main dessus.
Quel bonheur d’avoir pu m’asseoir les pieds sous la table,
d’avoir PARTAGE un long temps avec une
personne intéressée, intéressante, TRES bavarde ( …buvarde…aussi !) avec
un repas BON,BON,BON même si j’ai asticoté la serveuse tant j’étais persuadée
que le riz était cuit, et qu’il y avait du lait dans le jus de légumes . Non,
toujours coconut milk, ou les petits laits naturels des épices. Le seul soucis
que j’ai eu mais par goût c’est la sauce sucrée je pense à la datte dans
laquelle ils rajoutent une espèce de mélasse de gingembre qui rajoute du sucre
inutile, et que j’ai retrouvée dans la salade de fruit. Après, vu que le riz
avait tout de même la consistance du cuit ( ils le pilent, le font tremper…le
mixent…), je ne prendrai plus de fruits avec ou plus de riz car j’ai senti
après un peu de difficulté pour digérer. Par contre je suis tombée en extase
devant la soupe froide : ail, oignon,gingembre,coriandre ! Un truc de
DINGUE, si bon, qu’il a fallu la manger avec la pointe de la cuillère le plus
lentement du monde tant les saveurs éclataient sur la langue. Adèle a sombré
pareillement !
En
aparté, ma nouvelle comparse m’a raconté avoir attrapé la
dengue avec son fils l’hiver dernier : en quelques jours elle a perdu 6
kilos, ses cheveux, vécu un enfer. Elle a refusé- ce que j’aurais fait-
les
soins traditionnels allopathiques et a été conduite chez l’homéopathe de
l’Ashram
(gratuit). Il leur a donné quelques remèdes dont une formule étonnante
qui leur
a fait passer 4h par jour elle et son fils dans un étonnant partage. Ils
devaient dissoudre les granules dans de l’eau et prendre une petite
cuillère du
mélange toutes les 2 minutes ! Ce qu’ils ont fait. Trois jours après ils
étaient sur pieds. Depuis, plus aucun signe, les cheveux ont repoussé
vite. Étonnamment, près de nous mangeait une ancienne amie qui justement
ne l’a pas
reconnue car la dernière fois elle n’avait pas ses cheveux. Preuve sur
table si
l’on peut dire du coup !
Je suis rentrée enchantée de cette matinée, un peu claquée
quand même. Et là, je rencontre en moto, l’enseignante de l’école, très heureuse
de me revoir, qui m’invite immédiatement à une autre fête et me demande de
passer à l’école pour raconter aux enfants de l’an passé, l’école à
l’africaine. Hasard ?
Je n’ai pas eu l’énergie de me jeter sur l’écran évidemment
pour clore la journée et me préparer au cours …tout autant extraordinaire et
surprenant du lendemain…par son contenu et ses rencontres…
mummmm ça à l'air vraiment très bon tout ça ... super d'avoir trouvé ce restau... il y a de la vie partout là-bas ....
RépondreSupprimer