mercredi 30 octobre 2013

L'énergie monte comme la sève

Matin d'ashram: je suis devant l'arbre que je vénère, j'ai l'oesophage en feu, je ferme les yeux et visualise la lumière qui entre dans mon tube, nettoie, purifie, illumine, soigne... D'un seul coup, je vois mon oesophage en tronc, je vois mes cheveux se transformer en racines, je vois la lumière se confondre avec la sève de l'arbre, je suis l'arbre... je n'ai plus mal! J'ouvre les yeux, je découvre qu'au centre du tronc de l'arbre, il y a un dégagement de ce dernier qui le coupe au milieu et qui ressemble à...un oesophage! Sourire à l'arbre qui me sourit.. Je l'aime mon arbre...

Et mon jardin! Bien entendu, les lendemains de mousson, c'est gavé de méchants moustiques qui m'ont rendue folle. Heureusement, il y avait la citronnelle...


Pour arrêter de danser la carmagnole, grignotée de partout, j'ai fait une boule d'une feuille, et je l'ai passée sur mon corps: mais pourquoi ? Pourquoi?!!

J'ai eu une horrible réaction allergique, un truc de dingue, et tentant d'oublier la douleur, je me suis lancée dans l'arrachage des mauvaises herbes avec fougue sans gants, et paf, je suis tombée sur les ronces!
Bienvenue dans la jungle indienne!


Alors, je me suis ruée sur l'aloe vera! 
Et là, avec le retour à l'ombre pour un changement d'activité moins masochiste, tout s'est calmé. J'ai refait ma préparation magique at home et maintenant, tout va bien, sauf que le coup de la citronnelle et bien je ne le referai plus.

Puisque l'aloe vera fut ma bénédiction, je voudrai montrer mes cheveux qui s'améliorent en arrêtant tout shampoing et en y passant mon sacro-saint gel maison d'aloe.


Ils ne puent pas, je vous rassure, bien au contraire, ils sentent... les fruits!!!
Ma peau aussi depuis peu, alors je continue mon mode crudi mais j'ai diminué les proportions de mes salades pour avoir le ventre moins gonflé et j'essaie de faire moins de mélange et cerise sur le gâteau, ne plus manger après 19h donc il m'arrive de manger mon repas du soir à l'heure du goûter et de grignoter un beau fruit voire une pastèque entière avant 19h. 



Mon énergie remonte incroyablement surtout depuis que je commence à guérir de ma constipation indigne d'une mangeuse crue grâce à mes mélanges persévérants et alternatifs d'aloe, psyllium, ail, amla, coriandre, gingseng, nanari et elachi servant d'ornement culinaire! 
Le yoga aussi par ses postures longues inversée, suspendue à une corde me fait un bien fou. On peut dire que le système locomoteur était totalement coupé par ce "poids".
Je me sens plus en harmonie, sans trop savoir comment les choses s'imbriquent mieux les unes aux autres.

D'ailleurs au dernier cours de yoga, alors que j'avais vraiment eu du ma à faire les postures tant j'étais ballonnée, un élève est venu me demander directement si "j'aimais mon corps..." Euh, j'ai dit que .. pas forcément mais depuis que j'ai compris que mon corps ne m'appartenait pas mais faisait parti de l'Unité, je me devais d'apprendre à le respecter et à l'aimer pour ne pas couper l'énergie. Il m'a dit: " et bien en tout cas, c'est du bonheur d'être à vos côtés, car il se dégage de vous une incroyable douceur et votre voix paraît être celle venue 'd'un autre monde." On ne m'avait jamais dit cela, et je ne l'ai pas pris pour moi mais pour Moi ( Lui=Moi)... à chacun de comprendre... mais je sais que mon travail commence à avoir de l'effet sur un ensemble de paramètres. Même mon amie qui habite dans la rue m'a dit aujourd'hui quand je suis passée devant chez elle: " Je ne t'avais pas reconnue tant tu es jolie aujourd'hui avec ces couleurs!" ( en anglais... ), et en continuant ma route, une indienne inconnue a accouru vers moi, m'a pris les mains avec un regard... un sourire... et un signe sur le coeur... ça, ça ne m'arrive que depuis que moi-même je me sens plus joyeuse et d'une énergie que je découvre car absolument pas nourrie de la même façon...

Après cette divagation, je retourne à mon jardin où je me suis fait une petite série "fourmi t'es belle mais toi aussi t'as des poils sur le caillou": ( et ailleurs...)





Toutes les poses sur de magnifiques orchidées:


Je me suis reposée pour enchaîner sur mon cours de danse de Bharata Natyam particulier et cette fois, mon corps a mieux répondu: jambes non gonflées, genou que ne me fait plus mal et enseignants de yoga et de danse qui me remettent en place toute ma tenue avec une qualité que jamais je n'ai trouvée en France malgré 16 ans de pratique de danse classique y compris avec des profs " réputés" ( la réputation occidentale en général, il faut s'en méfier...)

Pour la mémoire, c'est assez compliqué, car je dois arriver à me souvenir aussi du nom des pas adavus, attadavus, nattadavus, de ceux des mains les mudras, puis après les yeux...et coordonner tout cela:



Ce qui est intéressant en parallèle de la pratique même si cette dernière n'est pas convaincante aux premières leçons...c'est de comprendre ce que l'on fait, le sens, les histoires qui sont derrière les techniques!

En tout cas une chose est sûre: les frappés de talon contre le sol aident à s'y ancrer,et cette danse à la fois divine et physique participe clairement du yoga intégral.

On apprend dans la pratique de ce yoga par exemple, à agir avec les contingences: fermer sa porte à clé, la clé dedans: ça m'arrive plus de fois que je ne le raconte. La clé du vélo à l'intérieur... sans avoir mangé, avec la patronne des lieux qui ne revient que 3 heures après... Qu'est-ce que je fais? Je m'énerve après moi? Je râle parce que je ne vais pas pouvoir faire ce que j'ai prévu? J'avais besoin de mon vélo...
Et bien non, ça fait longtemps que je voulais aller arpenter les rues alentour juste pour découvrir des petites impasses et bien c'était le moment... J'ai donc découvert pas mal de petits temples en rénovation, voire un peu à l'abandon.
Je me suis régalée avec une représentation divine dont je n'ai pas encore le nom, je vais le chercher:


J'ai aussi changé de star, je vous présente "le chien heureux":


Elle n'est pas cool la vie?
Je suis revenue encore plus en forme après avoir marché plus de deux heures au soleil, ramenant avec moi un kilo de beau raisin et de clémentines.

Par contre, j'ai pressenti l'enfer de la journée et de la nuit de samedi: grosse fête indienne, le Diwali : ( en anglais une très belle explication ici.) Partout se vendent des pétards de tous calibres qui vont être lancés à tord et à travers avec du boucan à n'en plus finir, surtout dans mon quartier où ils s'exercent déjà depuis la fin de la semaine dernière. Cette fête de la lumière et du bruit est une façon de signaler la joie des terriens aux Dieux! donc plus ça pète, plus on est joyeux! 

Moi, la seule chose qui me fait plaisir c'est de lire aussi que ça tue plein de moustiques!

The Significance of Lights & Firecrackers

All the simple rituals of Diwali have a significance and a story to tell. The illumination of homes with lights and the skies with firecrackers is an expression of obeisance to the heavens for the attainment of health, wealth, knowledge, peace and prosperity. According to one belief, the sound of fire-crackers are an indication of the joy of the people living on earth, making the gods aware of their plentiful state. Still another possible reason has a more scientific basis: the fumes produced by the crackers kill a lot of insects and mosquitoes, found in plenty after the rains. 

Ce qui me paraît aussi peu hasardeux, c'est qu'hier même, grâce à un petit contact privilégié, j'ai pu me procurer une petite statue de Laksmi qui est une déesse convoquée à cette fête... je ne le savais pas... je ne savais pas non plus sa signification: déjà en sanskrit ce nom se traduit par " celui qui perçoit et qui observe..."; cette déesse est la femme de Vishnu et symbolise la prospérité, la beauté tant matérielles que spirituelle et protège ceux qui la vénère contre toute forme de précarité.

Je ne sais absolument pas de quel temple elle a été récupérée, je sais juste que les brahmanes les prennent lorsque le temple est laissé et apparemment...ils les vendent au même titre que les antiquaires.

Donc voilà, moi je vais fêter Diwali avec de l'encens, une petite bougie et j'offrirai un "sourire tranche papaye" à ma Lakshmi!



Je finis par une petite citation de Gurudev Rabindranath Tagore qui définit ainsi cette fête du Sud de l'Inde:

                    "The night is black. Kindle the lamp of love with thy life and devotion."

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